L’AMDIE lance une analyse détaillée de la supply chain aéronautique au Maroc

Par Yassine Chraibi

Le secteur aéronautique, véritable vivier de croissance, se distingue par un marché mondial estimé à 9.000 milliards de dollars pour la prochaine décennie. Avec seulement 10% de la population mondiale ayant déjà pris l’avion, le potentiel de croissance du secteur aérien est considérable, particulièrement dans les marchés émergents asiatiques qui ont enregistré une croissance annuelle supérieure à 5%. La cadence de production des avions a notablement augmenté, passant de 30 avions par mois en 2010 à 71 aujourd’hui.

Le secteur se caractérise par sa résilience, notamment grâce à une visibilité des commandes contractuelles s’étendant sur sept ans en moyenne. Toutefois, les industriels font face à une surcapacité, dépassés par la cadence exigée par les constructeurs. La pandémie de Covid-19 a exacerbé cette situation en tendant davantage les chaînes d’approvisionnement.

Dans un contexte de raréfaction des ressources et d’exigences accrues en matière de responsabilité sociétale des entreprises, incluant la décarbonation, le Maroc se positionne comme une plateforme idéale pour le développement de l’aéronautique. Proche de Toulouse, épicentre mondial de l’aéronautique, et des hubs aéronautiques internationaux, le Maroc favorise une supply chain aéronautique axée sur la décarbonation. Le secteur mise également sur l’hydrogène comme nouvelle source d’énergie, avec pour objectif un avion zéro émission de CO2 d’ici 2050. Le Maroc aspire ainsi à devenir un hub mondial de construction aéronautique, fort de son écosystème implanté, depuis 20 ans, qui attire des métiers à forte valeur ajoutée et des capitaux marocains.

Lire aussi : Le renforcement de partenariat aéronautique entre le ministère de l’industrie et Safran

Selon l’édition 2022 des Global Market Forecast d’Airbus, le secteur prévoit une demande de 39.490 nouveaux avions passagers et cargo d’ici 2041, dont 40% remplaceront la flotte existante pour favoriser la décarbonation. En Afrique, les compagnies aériennes devront acquérir 1.230 avions d’ici 2040, le Maroc se positionnant parmi les leaders en maintenance aéronautique.

Depuis les années 50, le Royaume s’est établi dans la maintenance aéronautique et, face à la pandémie, a conservé son dynamisme. Le rachat de Bombardier par Spirit Aerosystems et l’extension de l’usine illustrent cet engagement. Le secteur, employant plus de 2.000 personnes dont 37% de femmes dans 142 entreprises, est un secteur clé de l’économie marocaine, avec un taux d’intégration de plus de 40.

Dans ce sens, Airbus, présent au Maroc depuis 50 ans avec Stelia Aerospace et d’autres filiales, a joué un rôle clé dans le développement de l’écosystème aérospatial, tout comme Boeing qui, par une convention signée en 2016, vise la création de 8.700 emplois et un impact économique de 1 milliard d’euros d’ici 2028.

Pour encourager les investissements dans le secteur, le Maroc offre des incitations fiscales attractives et développe la recherche et la formation professionnelle, notamment à travers l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA) et l’Aerospace Moroccan Cluster (AMC), renforçant ainsi sa position dans la chaîne d’approvisionnement aéronautique mondiale.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page