Le Burkina Faso exige que la France remplace son ambassadeur à Ouagadougou

Au Burkina Faso, les autorités ont demandé le rappel de l’ambassadeur de France dans le pays, Luc Hallade. Ouagadougou n’a pas dit ce qui est reproché au diplomate français mais on sait que ces derniers mois, les relations entre la France et le Burkina se sont détériorées.

L’ambassadeur de France n’est plus le bienvenu au pays des « Hommes intègres ». Selon une source officielle française, le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso, a demandé à son homologue français le remplacement de Luc Hallade, en poste depuis fin 2019.

Si les autorités ne détaillent pas, dans cette missive, les raisons qui ont motivé leur requête, plusieurs sources soutiennent qu’elles sont en partie liées à une lettre envoyée par Luc Hallade aux ressortissants français de Koudougou le 12 décembre 2022. Dans ce courrier qui a lui aussi fuité sur la Toile, l’ambassadeur invitait « avec insistance » ses compatriotes habitant cette ville, située à 100 kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, à se « relocaliser » dans la capitale ou à Bobo-Dioulasso, dans le sud-ouest du pays.

Depuis le coup d’Etat du 30 septembre dernier, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France, déjà affectées par la montée d’un sentiment antipolitique française en Afrique, semblent se troubler de plus en plus avec l’avènement de plusieurs « incidents ». L’Agence Anadolu a donné la parole à des experts pour analyser cette situation.

Avec ces derniers développements, l’on peut dire que la relation entre Paris et Ouagadougou n’est plus au beau fixe et a inéluctablement pris une trajectoire de méfiance réciproque. Certes, une rupture brusque et fracassante avec Paris n’est pas envisageable et bénéfique à court terme pour le Burkina qui s’en sortira avec des défis à relever, mais l’attitude de Paris à moyen et long terme déterminera la nature des relations qu’il voudra imprimer avec des entités indépendantes désormais jalouses de leurs souverainetés et qui n’entendent plus subir un quelconque diktat.

Traoré a soutenu, en outre, que les mutations et enjeux géopolitiques et géostratégiques en cours guident désormais la manœuvre de certains Etats africains dont le Burkina Faso, ajoutant que « c’est une stratégie de nécessité dans un monde polycentrique et traversé de défis critiques » et que « les grandes puissances devront (désormais) s’accommoder ou perdre leur zone d’influence ».

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