Le Covid-19 a perturbé les opérations de déminage dans le monde, selon un rapport

La pandémie de nouveau coronavirus a interrompu les opérations de déminage terrestre dans plusieurs pays et entraîné une diminution de l’assistance aux victimes en raison des restrictions, a souligné le rapport annuel 2020 de l’Observatoire des Mines rendu public jeudi.

Le rapport fait également état d’un nombre toujours élevé de victimes civiles de mines antipersonnel, de restes explosifs de guerre et d’armes à fragmentation et s’inquiète d’une baisse du financement des opérations de déminage.

Au moins 5.554 victimes de mines et de restes explosifs de guerre ont été répertoriées en 2019 dans 55 Etats et territoires, dont au moins 2.170 décès.

Le nombre total de nouvelles victimes est en baisse par rapport à 2018 (6.897 victimes) et par rapport au pic enregistré en 2016 (9.439 victimes), mais il demeure élevé si on le compare au plus bas de 2013 (3.457).

« La hausse significative du nombre de victimes enregistrées depuis 2014 est principalement due au grand nombre de victimes dans un relativement petit nombre de pays, qui sont le théâtre de conflits armés intensifs, impliquant une utilisation à grande échelle d’engins explosifs improvisés », selon la rapport.

Les victimes de l’an dernier sont principalement des civils de sexe masculin, avec un nombre important de victimes de moins de 18 ans. Parmi les victimes répertoriées en 2019, figurent au moins 1.562 enfants.

La Birmanie a été le seul pays dont les forces gouvernementales ont utilisé des mines antipersonnel depuis la mi-2019.

Mais le rapport relève l’usage grandissant de mines par des groupes armés non gouvernementaux dans des pays comme l’Afghanistan, la Colombie, l’Inde, la Libye, la Birmanie et le Pakistan.

Un total de 164 pays sont signataires du traité d’Ottawa, qui interdit l’utilisation et le stockage des mines antipersonnel. Mais dix de ces pays, dont l’Afghanistan, l’Ethiopie, la Thaïlande, la Turquie et l’Ukraine, seraient « fortement contaminés par des mines antipersonnel ».

« Chaque mine laissée dans le sol représente un lourd bilan humain, en termes de vies et de membres perdus », a déclaré Margaret Arach Orech, ambassadrice de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL).

Au moins 156 km2 ont été nettoyés en 2019, principalement en Afghanistan, au Cambodge, en Croatie et en Irak, et plus de 123.000 mines antipersonnel ont été désamorcées et détruites.

Mardi, la Grande-Bretagne a annoncé que les îles Falkland étaient débarrassées des engins issus de la guerre de 1982 avec l’Argentine, malgré l’épidémie de Covid-19.

L’épidémie a entraîné une suspension temporaire de l’élimination des mines dans douze Etats et territoires, dont les Falklands, tandis que l’assistance aux victimes a été « fortement impactée », selon le rapport, élaboré par l’Observatoire des mines, branche de l’ICBL chargée de la recherche et du suivi, et une coalition d’ONG.

( Avec MAP )

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