Le déclin programmé du dollar US

Par Gabriel Banon

 Deux mesures qui, apparem­ment, n’ont pas de liens, hormis le fait qu’elles ont été initiées par le même décideur, le président des Etats-Unis, Donald Trump, vont unir les puissances, passées et en devenir, dans la dé­fense des entreprises en butte aux dictats de Trump.

La guerre commerciale déclarée à la Chine et le retrait de Washington de l’accord nucléaire avec l’Iran, posent un problème majeur aux économies européennes, comme à celles du monde asiatique, en pre­mière ligne, la Chine.

C’est le fait de l’extraterritoria­lité des mesures des sanctions réac­tivées à l’égard de l’Iran qui fait re­joindre, les uns et les autres, dans la lutte contre la suprématie du dollar.

Aujourd’hui, la monnaie papier est garantie par la seule confiance qu’on peut avoir dans le gouverne­ment et l’économie du pays. Depuis 1971, sous Nixon, la convertibilité du dollar avec l’or a été supprimée. Pour certains, cela a été considéré comme un hold-up. L’or prit son essor, ce qui a, en fait, traduit la dévaluation cachée de la monnaie américaine.

Un déclin imminent

Ces dernières 600 années, il y a eu six monnaies de réserve, contrô­lées par des superpuissances suc­cessives. Ces monnaies ont disparu, les unes après les autres, après un règne moyen d’un siècle. Qu’est-ce que cela veut dire pour l’Amérique et la suprématie du dollar ? Que la statistique nous annonce son dé­clin inévitable. La coalition qui se forme, Union européenne, Russie et Chine, risque de précipiter la fin du règne du dollar-roi.

L’endettement de Washington s’élevait, en septembre 2017, à 20 trillions de dollars, représentant plus de 100% du PIB de la nation américaine. Cette dette depuis, s’alourdit de plus de 79 millions de dollars à l’heure. Et personne n’an­ticipe un changement quelconque de ce rythme infernal, ni voit com­ment Washington pourra rembour­ser cette dette astronomique.

Un fait est arrivé en octobre 2016, dans la plus grande discré­tion : l’entrée officielle du Yuan, la monnaie chinoise, le renminbi, dans le panier de devises du FMI. En rejoignant le dollar, l’euro, la livre sterling et le Yen, la monnaie chinoise a affirmé la place de pre­mière puissance commerciale mon­diale de la Chine.

Le Yuan

remplacera-t-il

le dollar ?

Le panier de devises du FMI sert à fixer la valeur des droits de tirages spéciaux (DTS), mais entrer dans ce club très fermé, donne au Yuan un statut de remplaçant du Dollar.

Depuis 2016, la Chine n’a pas cessé d’augmenter ses réserves mo­nétaires. Pour le seul mois de juin dernier, elle les a augmentées de 21,5 milliards de dollars, portant les réserves de change à 3.161 milliards de dollars, ramenant les autres mon­naies du panier au rôle de figurants.

Les ventes à la Chine, depuis 2017, sont à 50% réglées en Yuan, et pour son export, Pékin privilégie le règle­ment, tout ou en partie, en Yuan.

Tout contrat en dollar, fusse-t-il entre deux entités hors des États Unis, passe obligatoirement par New-York. Aussi les entreprises qui continueraient à commercer avec l’Iran, par exemple, doivent utili­ser une autre devise. C’est donc une opportunité donnée au Yuan et aux autres monnaies du panier du FMI, à élargir la brèche dans l’hégémonie du dollar. Le dollar est en fin de vie du cycle des monnaies dominantes, le Yuan est au début de sa carrière internationale.

Donald Trump, va-t-il perdre sa guerre commerciale et sa bataille du dollar ? on le saura après les élections de mi-mandat du 6 novembre 2018.

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