L’engagement Royal pour une Afrique unie

21 ans après l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc n’a jamais été aussi présent en Afrique. Au moment même où l’Europe ne parvient plus à convaincre, Sa Majesté a su tirer profit de la géographie stratégique du Royaume, résolument ancré dans son continent, pour renforcer les liens diplomatiques, économiques et solidaires avec le Sud.

« L’Afrique est un grand continent, par ses forces vives, ses ressources et ses potentialités. Elle doit se prendre en charge, ce n’est plus un continent colonisé. »  Ces mots prononcés lors de son discours à Abidjan en 2014 témoignent d’un engagement profond envers le continent africain et son développement. À l’heure où le monde traverse une crise du multilatéralisme sans précédent et où la solidarité est mise à rude épreuve, l’Afrique a montré aux grandes puissances qu’elle pouvait surprendre.

Un engagement de longue date

Dès son accession au Trône en juillet 1999, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné à la politique étrangère du Maroc un nouveau virage, plus axé sur la coopération Sud-Sud. Il a alors multiplié les visites dans plusieurs pays d’Afrique et révélé son penchant panafricaniste. On compte ainsi pas moins d’une cinquantaine de visites Royales sur le continent et pas moins d’une trentaine de dirigeants africains qui se sont rendus au Maroc depuis le début des années 2000. Une vision concrétisée grâce à l’engagement politique et une action diplomatique renforcée notamment durant ces cinq dernières années. Après une consolidation des relations avec les pays d’Afrique francophone, le Maroc réalise une ouverture exceptionnelle en 2016 vers l’Afrique de l’Est, malgré toutes les complexités que les relations avec cette région peuvent comporter pour le pays. SM le Roi se rendra alors au Rwanda, en Tanzanie ou encore en Éthiopie, pays anglophones et dont les positions vis-à-vis de l’intégrité territoriale ont toujours valu une certaine réticence de la part de la diplomatie marocaine. Ce changement de circonstances et cette intensification des relations permettront au Maroc de mettre fin à la politique du siège vacant et de retourner au sein de sa famille institutionnelle. Le 30 janvier 2017, 39 des 54 membres de l’Union africaine votent en faveur de la réintégration du Maroc au sein de l’organisation continentale, et ce, malgré les tentatives de mobilisation de la pseudo « rasd » à l’encontre du Royaume.

Une consécration économique

Mais ces exploits sur le plan politique ne sauraient se concrétiser sans les efforts considérables déployés sur le plan économique. Le Souverain avait d’ores et déjà posé les jalons de ce changement de paradigme au début des années 2000 et l’a rappelé lors du discours à Abidjan en 2014 : « Auparavant la diplomatie était au service de la consolidation des relations politiques. Aujourd’hui c’est la dimension économique qui prime et constitue l’un des fondamentaux des relations diplomatiques ». En effet, cette orientation ne date pas d’hier et la Commissaire de l’Union Africaine à l’Infrastructure et l’Énergie, Amani Abou-Zeid, l’a récemment rappelé. « La solidarité envers l’Afrique n’est pas nouvelle pour Sa Majesté qui continue toujours à appuyer les pays africains à travers des projets et autres formes d’appui ». La diplomatie marocaine conjuguée d’une action économique de taille a permis alors la signature de plus de 1.000 accords et partenariats. Le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, a d’ailleurs souligné à plusieurs reprises que la particularité de l’offre marocaine réside dans sa singularité, à travers son approche multidimensionnelle. Une stratégie qui fait du Maroc un partenaire de choix et qui a permis à ces opérateurs économiques nationaux de se tourner vers le Sud pour y investir. Ainsi, ces acteurs économiques ont pu effectuer un travail fructueux durant les tournées Royales, qui ont débouché sur l’implantation d’entreprises marocaines en Afrique. Des groupes bancaires tels qu’Attijariwafa Bank et Banque Populaire sont maintenant présents dans plus d’une quinzaine de pays africains. Mais l’exemple le plus significatif de cette ouverture est sans doute le changement de nom de la BMCE, devenue BMCE Bank Of Africa, « pour être en phase avec son ambition de construire un groupe de bancassurance de référence sur le continent et d’en couvrir les 54 pays » indique le communiqué du groupe. D’autres secteurs d’activités connaissent également une importante expansion sur le continent comme le géant des phosphates OCP qui compte 12 filiales africaines, l’ONEE, mais aussi Maroc Telecom ou encore Saham Assurances. Par ailleurs, ces nombreux partenariats ont contribué au positionnement du Maroc comme deuxième investisseur sur le continent après l’Afrique du Sud, et de faire de l’Afrique le premier bénéficiaire des investissements directs marocains. La valeur cumulée de ces investissements directs a atteint 37 milliards de dirhams entre 2013 et 2017 rappelait le ministre El Alamy lors d’un entretien à la MAP. Sur le plan commercial, les échanges intra-africains sont encore à la traine, mais il convient tout de même de constater que le montant global des échanges du Maroc avec l’Afrique a connu une hausse de 5% de la période 2007 à 2017. D’ailleurs, le Royaume affiche un excédent commercial avec l’Afrique qui s’est bonifié de 1 milliard de dirhams en 2019 d’après les chiffres de l’Office des changes, alors qu’il demeure déficitaire vis-à-vis du reste de ses partenaires. Enfin, l’aspect humain et de développement comporte également une place prépondérante dans la stratégie Royale. En témoigne le financement de la construction d’un hôpital mère-enfant à Conakry en 2017, ou encore d’une mosquée à Abidjan. Un engagement croissant et constant, qui s’inscrit dans la logique de la volonté d’émergence d’une nouvelle Afrique « audacieuse qui prend en charge la défense de ses intérêts, une Afrique influente dans le concert des Nations ».

La solidarité en temps de crise

C’est dans les moments de crise que l’on peut faire avancer les choses. Au-delà d’une ambition de coopération gagnant-gagnant, Sa Majesté le Roi vient en aide à plusieurs pays africains en temps de crise sanitaire majeure. Le 17 avril 2020, le Souverain propose le lancement d’une initiative africaine visant à établir un cadre opérationnel afin d’accompagner les pays dans leurs différentes phases de gestion de la pandémie. Alors que les unions construites sur le principe de solidarité ne parviennent pas à se tendre la main, le Maroc saisit cette opportunité pour venir en aide à 15 pays frères. Cette aide dépasserait celle de la Chine en termes de volume avec près de 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’azithromycine, provenant des usines marocaines et conformes aux normes exigées par l’OMS. Un élan de solidarité qui a sans doute renforcé les relations avec ces pays et qui a démontré que l’Afrique, en temps de crise planétaire, peut se passer de l’aide de puissances étrangères grâce à la coopération, l’humanisme et l’entraide. Ainsi, le Burkina Faso, le Cameroun, les Comores, le Congo, Eswatini, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Malawi, la Mauritanie, le Niger, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, la Tanzanie, le Tchad et la Zambie, sous les instructions de Sa Majesté, ont pu bénéficier de cette généreuse aide médicale. Saluée par la communauté internationale, l’OMS notamment, a vanté « la générosité du Roi Mohammed VI (…) afin de soutenir leurs efforts contre le COVID-19 qui est une manifestation authentique et tangible de la solidarité régionale, qui s’inscrit dans la solidarité mondiale que l’OMS n’a de cesse d’appeler de ses vœux ». Quant aux pays bénéficiaires, ils ont exprimé leur profonde gratitude face à ce geste de fraternité, hautement symbolique, qui montre la voie à suivre sur le continent à travers la coopération et la valorisation des capacités locales.

Cette crise planétaire a non seulement confirmé que l’Afrique peut faire confiance à l’Afrique et que nous n’avions de leçon à recevoir de personne, mais que la dépendance de puissances étrangères pouvait être à double tranchant. Une aubaine pour l’économie marocaine ainsi que son Soft-Power, mais aussi pour le continent africain qui regorge de potentialités et où la coopération intra-africaine peut être bénéfique à tous.

 

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