Les cliniques privées au Maroc : entre problèmes et réformes

Sarah El Haddad

Le secteur des cliniques privées au Maroc est confronté à plusieurs problèmes, notamment la pénurie de médicaments essentiels, les prix élevés des services de santé et la répartition inégale des établissements sur le territoire. Ces cliniques représentent une part importante des dépenses de l’assurance maladie obligatoire et fournissent des soins à une large partie de la population.

Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a reconnu que le tarif de référence actuel pour les cliniques privées est « dépassé » et qu’il entraîne des pratiques abusives de la part de certains établissements, qui demandent aux patients de payer des suppléments ou de fournir des chèques de garantie. Il a annoncé qu’une réforme était en cours pour réviser ce tarif et instaurer un système d’information transparent qui permettrait de contrôler les transactions entre les cliniques et les citoyens.

Cette réforme fait suite à la convention signée entre le ministère de la Santé et l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), le 14 janvier 2020, qui a augmenté les prix des consultations et des actes médicaux dans les cliniques privées, sans toucher aux prestations chirurgicales. Selon cette convention, le prix d’une consultation chez un médecin généraliste passerait de 80 dirhams à 150 dirhams et celui d’une consultation chez un médecin spécialiste de 150 dirhams à 250 dirhams. Les frais d’hospitalisation augmenteraient également, passant de 550 à 850 dirhams par jour pour une hospitalisation en médecine, de 1.000 à 1.500 dirhams pour une hospitalisation en soins intensifs et de 1.500 à 2.500 dirhams pour une hospitalisation en réanimation.

Le ministre de la Santé a déclaré, lundi 10 juillet, lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants, qu’une étude avait montré que les cliniques privées ne pouvaient pas couvrir leurs coûts avec le tarif de référence actuel, car il était ancien. Il a ajouté que cette situation était à l’origine de la colère des citoyens face aux dysfonctionnements du secteur.

Le développement économique des régions et provinces et la disponibilité des personnels de santé semblent déterminer la répartition des cliniques privées au Maroc. Selon l’Avis du Conseil de la concurrence, cette répartition est particulièrement inégale et déséquilibrée. 79 % des cliniques privées et 82 % des lits d’hôpitaux privés sont concentrés dans seulement cinq des 16 régions. Il s’agit des régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès et Marrakech-Safi. Le secteur privé accueille entre 25% et 50% des capacités en lits de ces régions.

Le Maroc connaît également un grave problème au niveau de la pénurie des médicaments indispensables à des opérations chirurgicales, notamment la vente des médicaments au Maroc sont plus chers qu’en France.

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