L’UE menace de durcir les conditions d’exportation de vaccins

La Commission européenne a menacé mercredi de durcir les conditions d’exportation hors UE des vaccins anti-Covid afin de garantir la « réciprocité » des échanges avec des pays qui en produisent eux-même, appelant notamment le Royaume-Uni à acheminer des doses vers le continent.

« Les routes doivent être ouvertes dans les deux sens (…) Nous exportons beaucoup de vaccins vers des pays qui en produisent eux-mêmes. C’est une invitation pour eux à être ouverts », a déclaré la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse.

« Nous voulons voir de la réciprocité et de la proportionnalité dans les exportations, et nous sommes prêts à recourir à toutes les options (…) pour nous assurer que l’Europe reçoive sa juste part », a-t-elle martelé.

« Si la situation ne change pas, nous devrons avoir une réflexion sur les exportations vers les pays producteurs de vaccins, en fonction de leur niveau d’ouverture », a insisté la dirigeante.

Depuis la mise en oeuvre fin janvier d’un mécanisme de contrôle qui impose aux exportateurs de vaccins de recevoir un feu vert préalable des autorités, l’UE a approuvé plus de 300 demandes d’exportation, pour 41 millions de doses vers 33 pays. Seul un acheminement de 250.000 doses vers l’Australie a été bloqué.

Ursula von der Leyen a nommément pointé du doigt le Royaume-Uni, où deux sites produisent le vaccin AstraZeneca, massivement employé dans ses campagnes de vaccination.

Or, dans le cadre des ces autorisations, l’UE a exporté quelque 9 millions de doses vers le Royaume-Uni entre le 1er février et le 9 mars, selon des chiffres européens, soit environ un tiers du total des doses administrées à cette date aux Britanniques.

« Nous attendons toujours de voir des doses (d’AstraZeneca) venir du Royaume-Uni. Nous invitons (Londres) à nous montrer qu’il peut également y avoir des vaccins exportés depuis le Royaume-Uni vers l’UE, de telle sorte qu’il y a ait réciprocité », a insisté la chef de la Commission européenne.

Charles Michel, président du Conseil européen, avait vivement fustigé le Royaume-Uni la semaine dernière pour n’exporter de facto aucun vaccin vers le continent. Londres s’était défendu en niant avoir imposé une interdiction formelle d’exportation.

( Avec AFP )

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