L’UE publie le contrat d’AstraZeneca pour lui rappeler ses engagements

L’UE a publié vendredi le contrat signé avec AstraZeneca pour son vaccin anti-Covid, dans le but de rappeler les engagements pris par le laboratoire, après l’annonce de retards de production annoncés par ce dernier.

L’exécutif européen réclamait avec insistance au groupe pharmaceutique la publication de ce contrat signé en août, portant jusqu’à 400 millions de doses de ce vaccin.

« Nous saluons l’engagement de l’entreprise à une transparence accrue (…) La transparence et la responsabilité sont importantes pour conforter la confiance des citoyens européens », a commenté un porte-parole de la Commission, lors d’une conférence de presse.

Le contrat d’une quarantaine de pages, mis en ligne par la Commission, est amputé de nombreux passages jugés « confidentiels ». Il prévoit que le groupe fera « de son mieux » pour augmenter ses capacités de production.

« AstraZeneca s’est engagé à faire tous les efforts raisonnables pour mettre sur pied des capacités pour produire 300 millions de doses du vaccin, sans en tirer de bénéfice ni essuyer de pertes », indique le texte, qui mentionne l’option de l’UE pour commander 100 millions de doses supplémentaires.

« Cette clause +faire de son mieux+ ne s’appliquait que lorsqu’il n’était pas encore certain qu’un vaccin serait développé. Le temps a passé, le vaccin est là (…) et il y a des quantités extrêmement précises de livraisons dans le contrat », avait souligné vendredi matin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, sur la radio allemande Deutschlandfunk

AstraZeneca a argué d’une « baisse de rendement » sur un site de fabrication européen pour expliquer ne pouvoir livrer au premier trimestre qu' »un quart » des doses initialement promises aux Vingt-Sept.

Une explication jugée « insatisfaisante » par la Commission européenne, qui a ordonné une inspection du site industriel belge concerné, géré par un sous-traitant du groupe.

Selon l’exécutif européen, le contrat prévoit que la production aurait lieu dans quatre usines, deux dans l’UE et deux au Royaume-Uni — mais ces indications n’étaient pas lisibles dans le texte rendu public vendredi.

Dans un entretien à certains médias, le PDG d’AstraZeneca, le Français Pascal Soriot, avait assuré devoir réserver aux Britanniques la production des usines au Royaume-Uni.

Un argument fermement contesté par Bruxelles: le contrat spécifie que les usines installées au Royaume-Uni « doivent contribuer aux efforts d’Astrazeneca pour livrer les doses de vaccins à l’UE », a souligné vendredi le porte-parole de la Commission.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer vendredi sur l’autorisation du vaccin d’Astrazeneca.

( Avec AFP )

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