Mobilisation contre le projet de réforme des retraites : la révolte de ceux qui se sentent oubliés dans la France de Macron (El Pais)

Les petites villes de France, qui «se sentent oubliées», mènent la «rébellion contre la réforme des retraites de Macron», souligne, lundi, le quotidien espagnol El Pais, assurant que les «communes en déclin représentent plus de la moitié des manifestants» contre le relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans.

«C’est une révolte de ceux qui se sentent oubliés dans la France d’Emmanuel Macron. Des hommes et des femmes occupant des emplois peu rémunérés et peu qualifiés. Des travailleurs manuels ou industriels dans des petites villes qui, il y a des années, n’avaient plus d’usines. Ils ont vu les magasins des centres historiques fermer et la vie se déplacer vers les centres commerciaux et les fast-foods de la périphérie», écrit le correspondant du quotidien espagnol en France.

Et de noter que si, depuis plusieurs semaines, des centaines de milliers de Français manifestent dans tout le pays contre la réforme des retraites, c’est « dans les zones physiquement et mentalement éloignées de Paris et des grandes métropoles que la contestation a été la plus populaire».

«Il y a quelques années, c’était la France des gilets jaunes. Aujourd’hui, les habitants de ces zones sont à l’origine du rejet de l’augmentation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, approuvée samedi soir par le Sénat», soutient le journal espagnol.

Lire aussi : Les Français à nouveau dans la rue contre la réforme des retraites

«Environ la moitié des manifestants en France se trouvent dans des villes petites et moyennes de la France périphérique ou de la France des sous-préfectures», rapporte El Pais, relevant que dans certains villages, jusqu’à un quart de la population est descendue dans la rue depuis le lancement des manifestations, début janvier.

Le Sénat français, dominé par la droite, a adopté, samedi soir, le projet controversé de réforme des retraites, au terme d’un marathon législatif.

Le texte poursuivra son parcours législatif cette semaine, et devrait faire l’objet d’un nouveau vote qui s’annonce serré jeudi prochain à l’Assemblée nationale.

Samedi, entre 368.000 manifestants (selon le ministère de l’Intérieur) et plus d’un million (d’après la CGT) ont battu le pavé contre le projet d’Emmanuel Macron, lors de quelque 230 rassemblements organisés partout en France.

Une nouvelle journée de grève et de mobilisation est prévue le 15 mars, jour de passage du projet de réforme devant la commission mixte paritaire du parlement.

Avec MAP

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