Moyens de paiement : fin du monopole des banques

Les activités de paiements électroniques viennent d’échapper au monopole des banques. Les circulaires de Bank Al-Maghrib concernant la nouvelle loi bancaire et plus précisément les établissements de paiement viennent de paraître sur le bulletin officiel. La banque centrale a ainsi cassé un monopole qui a longtemps duré. Avec cette « libéralisation » des services de paiement, qui prend la forme d’une révolution, une grande inclusion financière des usagers est attendue.

  Désormais, tous les opérateurs disposant d’un capital de 10 millions de dirhams (MDhs) peuvent se lancer dans l’activité des services de paiement. Les autorités monétaires viennent, en fait, de libéraliser ce marché. « Il s’agit des circulaires de BAM, publiées en juillet 2016, transmises au SGG en septembre 2016 et parues au BO le 2/3/2017 », nous a affirmé l’expert en télécommunication Khalid Ziani. Elles concernent, selon lui, deux volets de la nouvelle loi bancaire et fixent les modalités de fonctionnement et de supervision et les critères d’attribution des agréments. Le premier volet concerne les banques participatives et le second concerne les établissements de paiements » a –t-il expliqué.

Cette libéralisation ne passera pas sans impact sur le marché. De son point de vue « les banques participatives vont pouvoir exercer leurs activités au Maroc et les établissements de paiements vont pouvoir proposer leurs services à des acteurs non bancaires (comme les opérateurs Telecom) pour que ceux-ci puissent proposer à leurs clients des services de paiements via leurs mobiles au même titre que des cartes bancaires ».

Ce créneau devrait attirer de plus en plus d’opérateurs. Des entreprises spécialisées dans cette activité devront voir le jour. « De nouveaux acteurs vont demander leur agrément à Bank Al Maghrib. D’autres vont pouvoir adapter leur agrément existant pour être pleinement conforme à la nouvelle réglementation », soutient notre source.

Du point de vue de ce fin connaisseur du domaine, cette évolution mérite bien le qualificatif de « révolution », car « nous étions habitués à ne voir que les banques dans ce domaine (émission des cartes de paiement) », explique-t-il en ajoutant que « d’autres acteurs non bancaires vont pouvoir proposer des services très innovants comme le « Mobile Banking », les services de paiement pour les sites e-commerce, les sites de collectes, les sites de partages et les sites collaboratifs ». « L’ensemble de ces sites représente la nouvelle économie », nous confie l’expert en télécommunication.

Concernant le seul opérateur qui est déjà positionné sur l’activité de paiement à savoir la filiale de M2M Naps, qui se profile comme la structure devant profiter le plus des nouvelles dispositions, M.Ziani affirme qu’il va y avoir une ruée d’autres opérateurs pour déposer leurs demandes d’agrément. « Tous les opérateurs, éditeurs de solutions de software de monétiques, vont demander des agréments car c’est une évolution naturelle de leurs activités (vers le SaaS : Software as a service) », nous a-t-il confié.

Selon lui, il s’agit d’un nouveau marché qui va naître. « D’autres opérateurs très gros émetteurs de factures et ayant des problématiques de paiements vont également s’intéresser à cette activité (Distributeurs d’eau-électricité-assainissement, Telecoms, services fiscaux, prestations santé, prestations sociales etc…) ».

« Cette activité leur permet de dématérialiser leurs processus et de mieux servir les citoyens. », a-t-il conclu.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page