Placé devant une plainte de l’Intérieur, Chabat joue à la « Roulette russe »

Suite à la publication d’un article sur le site Istiqlal.info accusant «l’Etat profond » d’ « assassinats » à Oued Charrat où Feux Zaidi et Baha avaient trouvé la mort, le ministère de l’Intérieur a réagi. Selon l’AFP, qui cite des sources concordantes et d’autres proches du ministère de l’Intérieur, celui-ci aurait adressé une correspondance, jeudi, à son homologue de la Justice demandant l’ouverture d’une enquête sur les accusations proférées dans la tribune. 

 

Même les morts n’échappent pas aux spéculations de Chabat

Pas un jour sans que Chabat n’occupe les Unes des journaux. Sentant sa retraite politique s’approcher, le secrétaire général de l’Istiqlal semble déterminé à occuper, de plus en plus, les devants de la scène politique, ces derniers temps, quitte à jouer sans cesse les trublions. « Que veulent-ils au secrétaire général du PI ? », tel est le titre de la tribune à l’origine de la correspondance de l’Intérieur. Signée par l’ancien Conseiller de Nizar Baraka, alors ministre de l’Economie et des finances (2007-2011), Abdelfettah Sadqi, cette tribune a accusé « un Etat profond » de mener une machination contre Hamid Chabat dans le but de le «déstabiliser à la veille du 17ème Congrès du parti » considérant qu’il est « capable de recourir à des liquidations physiques comme à Oued Charrat ».
« L’opinion publique suit avec beaucoup de regret et d’étonnement les manœuvres exercées par certaines parties au sein de l’Etat profond pour, premièrement, régler les comptes avec Hamid Chabat et puis privatiser le parti de l’Istiqlal et par la suite passer à l’isolement du PJD dans le but de se débarrasser des partis du peuple une fois pour toutes », aurait écrit le journaliste d’Al Alam qui a, par la suite, nié une quelconque relation avec ce papier dans une déclaration au site Al Aoual.

Une enquête en vue ?

Dans cet article qui a été retiré, quatre heures après sa publication, l’auteur a tiré à boulets rouges sur « ceux qui se croient détenir les ficelles du jeu politique et considèrent qu’il est temps de se débarrasser de Hamid Chabat». Une méthode que l’on va découvrir, selon l’auteur, au bout de l’enquête que mènera le département de Mustapha Ramid, ressemble à celle de « Oued Charrat » ! « Une méthode maroco-marocaine immuable de se débarrasser de ceux qui nagent à contre-courant », a-t-on indiqué. Et d’aller plus loin. Celui qui a confectionné cet article explique ce qu’il entend par « assassinats d’Oued Charrat». « L’ensemble des formes de liquidation physique, morale ou sociale d’un individu ; et cela commence par la liquidation physique à Oued Charrat, puis passe par les redressements fiscaux et la médiatisation d’affaires nauséabondes (linge sale de Chabat et ses fils dans ce cas) ». « Sans oublier le passage devant ceux ayant laissé derrière eux le verset coranique « (Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit) », a-t-il ajouté faisant allusion aux comparutions devant les juges. « Ces faux procès populaires intentés aujourd’hui par les services de l’Etat, chaînes de télévision publiques officielles, conseillers de Sa Majesté le Roi, prêcheurs du vendredi, universitaires, analystes et journaux,… Tout cela sème le doute chez les Marocains quant à l’identité de l’adversaire », a surenchéri l’auteur de la tribune.

La famille Zaidi exige des preuves

Cet article qui a provoqué l’ire de l’Intérieur rentre dans le cadre d’un recours systémique du secrétaire général du parti de la balance aux surenchères politiques, ces deniers temps. Lors de son dernier passage sur France24, Chabat a comparé son parti au décès de Mohcine Fikri. « Le broie sa mère (T’han mo مو طحن ) » qui aurait été dit au martyr Mohcine Fikri se dit aujourd’hui pour le parti de l’Istiqlal », a-t-il déclaré sur la chaîne étrangère.
En réaction à la plainte du département de Mohammed Hassad, le parti d’Allal Fassi a, après l’avoir supprimé de son site officiel, rendu public un communiqué affirmant que « cette tribune a été publiée sur Facebook depuis 5 jours et qu’elle n’engage que l’opinion de son auteur et aucunement celle du parti dont les positions étaient relayées par des canaux et organes officiels à travers des communiqués officiels ».

Surprise par les accusations de Chabat, la famille de feu Ahmed Zaidi, a dénoncé « les fausses et dangereuses accusations publiées via le site électronique Istiqlal.info le 8 février 2017 ». Dans un communiqué rendu public, jeudi 9 février, elle a  également interpellé les départements de Hassad et Ramid « afin qu’ils ouvrent une enquête en vue d’apporter toute la lumière nécessaire et dévoiler en toute transparence la vérité sur les informations contenues dans ladite tribune ». La famille annonce aussi son intention de recourir à la justice pour qu’elle dise son mot en exigeant de l’Istiqlal  de « présenter toutes les preuves qu’il possède prouvant l’assassinat » de son père.

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