Transport routier de marchandises: les professionnels du secteur sur le fil du rasoir

Le secteur du transport routier continue de pâtir de la flambée persistante des prix des hydrocarbures. Las de supporter les coûts élevés, les transporteurs routiers montent au créneau et brandissent la menace d’une grève nationale, ultime moyen pour faire entendre leurs revendications et interpeller le gouvernement et les pouvoirs publiques.

Le secteur du transport routier au Maroc est désormais sinistré. Hausse croissante des prix des carburants, insuffisance des subventions octroyées…les transporteurs routiers sont sur le fil du rasoir.

Excédés, leurs voix se soulèvent pour dénoncer les conditions déplorables du secteur qui ne cesse de se détériorer notamment en raison du contexte géopolitique actuel marqué par une succession de crises multiformes.

Ainsi, de nombreuses correspondances ont été adressées au chef du gouvernement pour le solliciter à intervenir afin de soutenir le secteur et d’atténuer l’impact de l’inflation des prix. Signalant à cet égard que la dernière correspondance date du 24 octobre 2022.

En effet,  la Coordination des syndicats du secteur du transport routier de marchandises, regroupant notamment les syndicats affiliés à la Confédération Démocratique du travail (CDT), a  publié, le 24 du mois courant, un communiqué dans lequel elle dénonçait les conditions déplorables du secteur, appelant le gouvernement à agir d’urgence. Mais aussi, à repenser ses politiques et stratégies, notamment celles relatives aux modalités du soutien  financier exceptionnel octroyé par le gouvernement.

Une opération de subventions défaillante

Certes, le gouvernement a lancé, en mars dernier, un processus de soutien exceptionnel, alloué au secteur du transport routier, au profit d’environ 180 000 chauffeurs, dont  le montant total versé  jusqu’aujourd’hui s’élève à 3,014 milliards de dirhams. Et ce, afin de soutenir les professionnels du transport routier et améliorer leur situation.

Cependant, ce système semble loin d’atteindre ces objectifs. Les acteurs du secteur,  inscrits via la plateforme mouakaba.transport.gov.ma, l’ont d’ailleurs vivement critiqué, tout en pointant du doigt ses défaillances.

En effet, de nombreux bénéficiaires ont estimé que les subventions allouées par l’exécutif restent faibles et insuffisantes à couvrir la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures qui atteignent désormais des niveaux record.

Les professionnels indiquent, à cet égard que les montants du soutien  ont été fixé lorsque le diesel coûtait 12 dirhams, tandis qu’aujourd’hui, son prix avoisine les 16 dirhams le litre. Soulignant, par ailleurs, que le nombre des bénéficiaires avancés par le gouvernement ne reflète en aucun cas  la véritable situation vécue par de nombreuses catégories de professionnels.

« Le soutien ne remplit aucun objectif. Le maintenir ou le suspendre revient au même », ont-ils déploré. Signalant que certains d’entre eux n’ont, jusqu’à ce jour, reçu aucune des tranches octroyés.

Face à tous ces dysfonctionnements palpables, la Coordination des syndicats du secteur appelle le gouvernement à rendre public ses données officielles concernant les détails de l’aide. Mettant l’accent sur la nécessité de plafonner le prix des carburants pour les professionnels, ou du moins de doubler le montant des subventions afin de faire face  à cette situation accablante dont les conséquences socio-économiques seront néfastes, et qui, de surcroît,  assène un coup dur aux professionnels du secteur  dont certains sont désormais au bord de la faillite.

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