Un Roi dans l’Histoire !

Par Hassan Alaoui

Pour reprendre et paraphraser une belle  expression livrée ce dimanche matin 5 avril  par mon ami Mohamed Abdi, « Le Roi a rendez-vous avec l’Histoire » , je dirais  donc :  Le Roi est dans l’Histoire et fait l’Histoire.

Le moins que l’on puisse dire est qu’en prenant la décision d’accorder sa grâce et de libérer, ce dimanche 5 avril, quelque 5650 détenus des prisons, il a fait montre de sa haute sollicitude et manifesté sa grande compassion. Son geste est une profession de foi , il s’inscrit dans la culture humaniste qui a toujours été la sienne et qui est au fondement de sa raison et de sa conduite.

Depuis l’apparition du nouveau coronavirus et des tout premiers signes de sa propagation, le Roi en a pris la réelle mesure et ordonné au gouvernement de se préparer à la catastrophe. En trois semaines , sous son impulsion le Maroc a organisé vaille que vaille sa stratégie, sur la base de décisions solennelles que le Roi a prises et dont on peut – à coup sûr – mesurer la portée et le réel impact. Sur la série de mesures adoptées, il convient de souligner sa volonté irréductible d’épargner son peuple, à tout le moins de le préserver de ce virus qui nous rappelle les pandémies du Moyen Age et à l’égard desquelles l’homme demeure impuissant.

S’il a été avancé avec insistance, ici et là, que le Roi met son peuple au-devant des priorités, il a également mis en œuvre un certain nombre de mécanismes opératoires pour renforcer l’économie, préserver les acquis et à plus ou moins long terme pallier aux déficiences des dernières années, notamment infrastructurelles et sanitaires. Entre le 15 et le 21 mars dernier, soit une petite semaine , ce sont quelques décisions majeures qui ont été prises par le Roi, la création du Fonds spécial, l’ordre donné à l’état-major des FAR et de la Gendarmerie  afin que la médecine militaire se joigne à la mobilisation contre le coronavirus. Le  17 mars, le Roi a présidé une séance élargie avec des membres du gouvernement, des FAR et de la sécurité au cours de laquelle instructions ont été données pour assurer conjointement  le suivi des opérations. Il n’est pas inutile de souligner qu’en parallèle, décision ferme a été imposée pour fermer les frontières, aériennes, terrestres et maritimes, écoles et universités, ensuite mettre en place le lan d’urgence sanitaire, conformément à un texte de loi. Et enfin le confinement.

Autrement dit, cette séquence tragique qu’aura été la propagation du Covid19 aura imposé un diptyque que le Souverain dresse comme un rempart : soigner, pour parer au plus pressé, prévenir dans une marée de populations à laquelle il a semblé difficile d’imposer une discipline réglementaire et pour lesquelles d’incommensurables efforts sont déployés. Enfin couvrir, traiter et prendre en charge sur un plan financier, bref relever le défi considérable et titanesque avec une méthode que d’autres pays nantis peinent à mettre en œuvre. La vision, je veux dire la réponse à ce défi sanitaire sans précédent et la politique de protection collective  appartiendront toujours au Roi Mohammed VI.

On ne cédera nullement à ce grotesque cri d’autoglorification pour dire que nous sommes mieux lotis que d’autres, quand bien même nous aurions plus qu’un motif d’en être fiers. Pas plus que nous nous éloignerons de cette tradition, érigée en éthique depuis des temps immémoriaux, depuis des siècles même d’exprimer et de prouver notre solidarité que le Maroc inscrit constamment sur son fronton comme une devise. La nouvelle tombée dans la nuit de samedi à dimanche 5 avril nous a fourni la preuve si besoin que la magnanimité du Roi Mohammed VI ne se départit jamais de sa culture humaniste, ni fait l’ombre d’un doute. En accordant sa grâce à 5650 détenus, il a pris en considération à la fois la conjoncture de détresse de cette partie du peuple incarcérée et les risques possibles encourus pendant cette période.

La volonté d’aller au-delà de la parole, et surtout d’anticiper les événements traduisent chez Mohammed VI le souci de se mettre en conformité avec la ligne adoptée  par lui depuis le déclenchement de la pandémie. Il y est d’autant plus fidèle que depuis son accession au Trône il demeure attaché au sort des détenus auxquels il n’a eu de cesse de rendre régulièrement visite et qu’il entoure constamment de sa sollicitude. Oui, à coup sûr, le Roi entre de nouveau dans l’histoire, parce que la libération d’une partie significative de détenus participe également du réflexe patriotique et de la détermination résolue de forger et cimenter le sentiment national.

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