Au Sénat, le procès pour destitution du président Trump sur fond des querelles partisanes

Le procès de destitution du président américain Donald Trump s’ouvre mardi après-midi au Sénat dans une ambiance délétère sur fond de querelles partisanes sur les règles régissant cette procédure historique.

Lundi soir, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, un allié du président Trump, a révélé une version préliminaire d’une résolution très attendue fixant les paramètres initiaux du déroulement du procès.

Selon ce projet de résolution, les responsables démocrates de la mise en accusation de la Chambre auront 24 heures étalées sur deux jours pour présenter leurs arguments d’ouverture relatifs à leur dossier contre le président Trump mercredi au Sénat.

De même, l’équipe du président Trump, qui sera notamment représenté par le célèbre juriste Alan Dershowitz, aura deux jours pour présenter ses arguments. Par la suite, les sénateurs auront la possibilité de poser des questions et d’envisager des assignations à témoigner.

La résolution, qui devra être adoptée au terme d’un vote au Sénat avant d’être appliquée, n’exige pas que d’autres témoins soient assignés à comparaître et ne permet pas aux procureurs de la Chambre d’admettre des preuves dans le dossier du procès du Sénat tant que les plaidoiries d’ouverture n’ont pas été entendues.

→ Lire aussi : L’Essentiel du Procès en destitution du président américain Donald Trump

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Charles Schumer, a rapidement réagi et promis d’imposer le recours au votes pour introduire des amendements.

« La résolution du sénateur McConnell n’est rien de moins qu’une honte nationale », a estimé M. Schumer dans un communiqué publié lundi soir.

Les deux parties auront 24 heures divisées sur deux jours à raison de douze heures pour présenter leur première série d’arguments, soit le même temps imparti lors du procès de mise en destitution de Bill Clinton en 1999, mais selon un calendrier plus serré cette fois-ci.

Les démocrates ont fait valoir que le fait de forcer les procureurs de la Chambre à entasser leurs arguments d’ouverture dans une intervalle de deux jours les obligera à rester au Sénat tard le soir, voire même après minuit.

Par ailleurs, les sénateurs seront dans l’obligation de maintenir un silence complet et n’auront même pas la possibilité d’utiliser leurs téléphones portables lors des audiences qui seront présidées par le juge de la Cour suprême John Roberts.

Le président Trump est accusé d’abus de pouvoir en faisant pression sur l’Ukraine pour enquêter sur son rival démocrate Joe Biden, en utilisant comme levier l’aide militaire destinée à ce pays. Il a également été inculpé d’entrave à une enquête du Congrès.

Le Sénat ouvre ce procès dans une année électorale décisive pour Trump qui brigue un second mandat, un test non seulement pour sa présidence mais aussi pour les trois branches du pouvoir aux Etats-Unis. Plusieurs sénateurs briguant l’investiture du parti démocrate, à savoir Elizabeth Warren, Bernie Sanders et Amy Klobuchar, devront suspendre leur campagne électorale pour participer au procès, ce qui risque de les pénaliser à deux semaines des caucus de l’Iowa début février.

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