Chambre des conseillers: L’opposition pointe un programme gouvernemental « dépourvu de diagnostic précis et de mesures réalistes »

Le groupes parlementaires de l’opposition au sein de la Chambre des conseillers ont critiqué les « multiples dysfonctionnements » que renferme le programme gouvernemental, estimant qu’il manque de diagnostic précis des situations et de mesures réalistes pour la conduite des projets.

Lors d’une séance plénière mardi consacrée au débat autour du programme gouvernemental, présenté la semaine dernière devant les deux Chambres du Parlement par le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, les groupes de l’opposition ont exprimé leur déception quant au contenu du programme qui, selon eux, n’est pas à la hauteur des aspirations et des attentes des citoyens.

Le groupe de l’Authenticité et de la modernité (PAM) a relevé que ce programme a omis de présenter des mesures réalistes à même de parachever les projets, ajoutant qu’il ne s’est pas « attardé sur la situation actuelle, n’a pas fixé les objectifs et les ressources financières des chantiers ainsi que les sources de financement et se contente des déclarations d’intentions ».

Concernant le volet relatif au renforcement du développement humain et la cohésion sociale et spatiale érigé en axe principal dans le programme gouvernemental, le groupe parlementaire estime que les objectifs de cet axe ne seront atteints qu’avec la consécration du caractère social de l’Etat, soulignant que les composants de cet Etat reposent sur un modèle bien défini de création de richesse et de justice à travers un régime fiscal « différent de celui adopté par le gouvernement actuel ».

Le parti a aussi relevé que le seul souci de ce gouvernement est de maintenir les équilibres macro-économiques, qualifiant son idéologie économique de « libérale extrémiste qui adopte des politiques impopulaires d’austérité ».

Même son de cloche pour le Groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme qui a affirmé que le programme gouvernemental manque de vision politique, et « n’a aucune relation avec les programmes des composantes de la coalition gouvernementale », ajoutant qu' »il est dépourvu d’une hiérarchisation claire des priorités et des finalités ».

S’agissant du volet économique, le groupe a indiqué que les mesures économique et financière prévus dans le programme ne se distinguent guère de celles qui les ont précédées, précisant que les mesures proposées ne sont pas en mesure d’approfondir l’insertion de l’économie nationale, afin de libérer et convertir les ressources des secteurs traditionnels à des activités modernes, à grande valeur ajoutée.

Il a aussi précisé que ce programme n’a pas abordé la question de l’investissement et de la réforme financière et fiscale, ajoutant qu’il manque de vision autour de questions liées à l’économie sociale et solidaire, aux petites et moyennes entreprises et aux moyens à même d’investir les transferts des Marocains résidant à l’étranger.

De son côté, le groupement de la Confédération démocratique du travail (CDT) a souligné que le volet social n’est que la continuité des politiques du gouvernement précédent, mettant en garde contre le démantèlement des subventions des prix d’un nombre de produits alimentaires dans le cadre de la réforme de la Caisse de compensation qui pourrait faire baisser le pouvoir d’achat de la classe moyenne et des catégories vulnérables.

Elle a, ainsi, plaidé pour la mise en place de politiques structurantes pour soutenir ces catégories socialement, en pointant une série de dysfonctionnements du service public qui se traduit dans la qualité des services offerts aux citoyens.

La CDT a, par ailleurs, relevé que le programme ne s’est pas penché sur l’accord social du 24 avril « que le gouvernement précédent a négligé », appelant le nouveau gouvernement à impliquer les acteurs sociaux, à écouter leurs propositions et à améliorer les conditions de travail des fonctionnaires et employés.

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