Diplomatie russe : remue-ménage entre Rabat et Alger

Dans un contexte particulier où la Russie est en conflit avec les pays occidentaux suite à son conflit avec l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine s’est donné le temps et les moyens de redistribuer sa diplomatie dans le Maghreb.

Ce remue-ménage entre-t-il dans la même stratégie que celle au Sahel avec des diplomates capables de renverser le leadership occidental pour placer la Russie en tête de pont ou serait-il lié aux récentes déclarations de l’ambassadeur sur le Sahara ? En tout état de cause, Moscou a nommé de nouveaux ambassadeurs à Rabat, Nouakchott et Alger.

La dernière visite du chef de la diplomatie russe à Alger était-elle pour informer son allié algérien de ce changement ? Même si rien n’a été annoncé auparavant, les nominations de ces nouveaux ambassadeurs étaient aussi inattendues que surprenantes. Comme le rapportent unanimement plusieurs médias, le président russe Vladimir Poutine a apporté quelques changements aux ambassadeurs des pays sus cités, les raisons ne sont évoquées nul part.

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Vladimir Baybakov, précédemment ambassadeur de Russie en Mauritanie, a été nommé nouvel ambassadeur de Russie au Maroc. Il remplace Valerian Shuvaev, qui a occupé ce poste pendant de nombreuses années et a été muté en Algérie.

Son prédécesseur, Igor Belayev, a accordé jeudi dernier une interview à un média algérien dans laquelle il a exprimé une « position non diplomatique » sur la question du Sahara, après quoi il a été retiré le lendemain. Cette réaction de Moscou est vue comme un message implicite pour dire que la Russie ne veut pas se positionner publiquement et officiellement sur cette question du Sahara.

La nomination de l’ancien ambassadeur de Russie au Maroc, comme nouvel envoyé de Moscou en Algérie envoie également un signal à Alger que la position exprimée au Maroc est désormais aussi la position qui sera prise en Algérie. Sur le plan international, la Russie est l’allié le plus proche de l’Algérie et le principal fournisseur d’armements.

Cependant, les données géopolitiques étant insondables, ces changements montrent que Moscou, même si on lui prête des proximités avec Alger, n’est pas prête à vendanger sa sympathie avec Rabat pour une cause existante et déjà perdue pour Alger et son protégé le Polisario