Enseignement-Public-Privé : les marocains partagés (sondage)

Le secteur de l’enseignement au Maroc traverse une période de turbulence, avec des grèves à répétition qui minent le secteur de l’éducation, on constate des avis mitigés quant à l’école public, en effet, 47% des personnes sondées préfèrent rester dans l’école public, contre 50% des sondés optent pour l’école privé selon l’enquête Sunergia. De même, les critères de localisation et de catégories socio-professionnelles entrent en jeu, plus la personne sondée est localisée dans les zones du centre urbain et possède une situation financière aisée, plus elle opte pour l’école privé.

D’après l’enquête, sur un échantillon de 1.005 marocains entre le 15 et le 28 décembre 2023, en pleine période de grèves générales dans les écoles primaires-secondaires publiques. 50% des sondés optent pour l’école privée, contre 47% des sondés qui préfèrent rester dans l’école public. 3% des sondés restant n’ont pas émis d’avis.

Les mères sont plus disposées à inscrire leurs enfants dans le privé, elles représentent 59% contre 41% pour les pères. Ce sont généralement les mères qui s’investissent le plus dans l’éducation de leurs enfants. On remarque une corrélation par catégorie socioprofessionnelle, les familles les plus aisées sont majoritairement pour le privé, soit 67%. Cela constitue le taux le plus élevé de l’échantillon, contre 38% pour les familles les moins aisées. En effet, les familles les mieux loties pensent que l’école privé fournit une meilleure qualité d’enseignement que l’école public.

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De même un autre critère en jeu, qui est la localisation des personnes sondées, en effet, les citadins sont 56% à privilégier les établissements privés, contre 37% pour les ruraux. Les ruraux restant attaché à l’école public, même si c’est par défaut, car il y a très peu d’école privé dans le monde rural. Alors que les zones urbanistiques concentrent le plus d’investissement dans l’enseignement privé.

La place de l’école public occupe une place importante dans l’imaginaire collectif des marocains. 47% des personnes sondées ne sont pas prêtes à abandonner l’école public, même s’ils possèdent les moyens financiers d’inscrire leurs enfants dans le secteur privé. On constate aussi une hémorragie dans le secteur public de l’enseignement, car aujourd’hui la plupart des enseignants recrutés sont issus du public. Doter le secteur privé de ses propres professeurs figure dans la feuille de route du secteur de l’enseignement. Les professeurs du secondaire travaillent aujourd’hui pour les deux secteurs privé et public et sont doublement payés. Cela constitue une impasse à résoudre le plus tôt possible.

Il reste aussi une portion des personnes sondées qui disent avoir opté pour l’école public par souci de faire barrage à la privatisation de l’enseignement, c’est une démarche militante. On note ces dernières années une transition des postes à responsabilité des personnes issues de l’enseignement privé au dépend du public.

Dans les enquêtes internationales sur les performances des élèves, l’école marocaine est située dans le trio du bas de classement. Cependant, on observe que les parents marocains sont parmi les plus satisfaits quant à la qualité de l’enseignement fournie à leurs enfants. Dans l’édition 2015 de TIMMS, évaluant les aptitudes élèves en maths et sciences, et PIRLS 2016, s’intéressant à la lecture et compréhension. La majorité des parents marocains se disent très satisfaits de l’école de leurs enfants, leur degré de satisfaction a même dépassé celui des parents de pays ayant le meilleur système éducatif au monde. En effet, le seul indicateur des parents marocains, c’est le passage de leur enfant d’un niveau à un autre.

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