Espagne, c’est l’Algérie qui a perdu la partie

Par Hassan Alaoui

L’Espagne a voté dimanche 23 juillet  à l’issue d’une campagne électorale passionnée et par moments intense voire violente. Si Pedro Sanchez, confronté à la droite et l’extrême-droit avait présenté un programme cohérent dans la continuité des réformes engagées dans son gouvernement sortant, ses adversaires et notamment le leader du Parti populaire (PP) Alberto Nunez Feijo, étaient dénués et désarmés face à des enjeux régionaux et internationaux. L’une des leçons tirées au lendemain de ce scrutin est l’échec patent de l’Algérie qui s’est incrustée dans le jeu démocratique avec ses méthodes mafieuses…

Ainsi donc un épisode et non des moindres du feuilleton électoral en Espagne s’est-il clos en queue de poisson. Tous les pronostics dont la presse dans sa diversité et ses nationalités nous a abreuvés depuis des mois maintenant ont été déjoués. Et s’il ne fallait retenir qu’un trait saillant de cette élection si paradoxale, lancée tambour battant où le Maroc, malgré lui et à son corps défendant, a été projeté, est celui de l’intrusion du régime d’Alger qui, déversant comme d’habitude ses millions de pétro-dollars, aura in fine déchanté. Le régime algérien qui se proclame « République démocratique et socialiste » n’a pas trouvé mieux que de s’allier à l’extrême droite et a tout misé sur elle dans le fol espoir de la voir, en cas de victoire, revenir sur la décision de reconnaître la marocanité du Sahara que Pedro Sanchez avait prise solennellement.

Il n’y a eu ni raz de marée de la droite et extrême droite, ni même le soupçon d’une victoire du Parti populaire d’Alberto Nunez Fiejo que les sondages faisaient caracoler jusqu’à la dernière heure. Avant la fermeture des bureaux de vote, ce dernier était proclamé gagnant avec une très courte majorité et son challenger, Pedro Sanchez relégué au deuxième rang, perdant à coup sûr la guerre des voix et des chiffres. D’aucuns s’étaient même gaussé de lui, estimant qu’il avait commis une grave erreur de stratégie en lançant des élections législatives anticipées dont on disait, à droite comme à gauche de l’échiquier politique, qu’elles étaient perdues d’avance.

Les électeurs espagnols ont démontré le contraire et fait grande preuve de maturité politique. Ils n’ont pas cédé aux antiennes de la droite et de l’extrême-droite et, dans la foulée, ont rejeté le néo-populisme que ces dernières leur proposaient. Une défaite annoncée du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) laissait entrevoir pour beaucoup un certain basculement effrayant de la politique menée par Pedro Sanchez, aussi bien au plan intérieur qu’à celui de la politique étrangère à un moment où il préside aux destinées de l’Union européenne. Le chef de gouvernement – qui n’est plus sortant – persiste et signe donc. Il a relevé le défi de la droite, écrasé dans l’œuf une montée dangereuse de VOX, cette formation xénophobe et raciste, anti-marocaine en tout cas pour ne pas donner l’occasion de nous réjouir de sa cuisante défaite.

L’extrême-droite espagnole se révèle en définitive dans l’incapacité de convaincre le peuple espagnol voire même ses propres partisans de rallier ses thèses fascistes, ses ambiguïtés et son hostilité à l’égard du Maroc. De la même manière que l’extrême-gauche, payée rubis sur ongle par le régime militaire d’Alger pour mener campagne contre notre pays, nuire à l’image du Roi Mohammed VI, saboter la politique de rapprochement du chef de gouvernement Pedro Sanchez avec notre pays…Le constat que cette élection législative espagnole nous impose, inspire en quelque sorte une certaine amertume, mais aussi et surtout l’impératif d’un examen : l’Espagne, pays démocratique, construit sur les ruines du franquisme depuis 1975, ne se laisse point emporter par le mirage de l’extrémisme.

Rien dans ce pays voisin proche de quelque 13 kms ne nous laisse indifférents et tout nous rappelle qu’une telle proximité constitue un facteur indéniable d’unicité voire un devoir de solidarité. La géographie étant le socle déterminant, l’histoire est venue dicter sa propre loi aux deux peuples, marocain et espagnol, les incliner à embrasser d’un même élan un destin méditerranéen si assumé que la complexité du nouvel ordre mondial rend exigeant. On n’a eu de cesse de souligner – la médiocre presse algérienne en tête – que le Maroc était présent dans la campagne électorale espagnole, qu’une défaite sidérante du parti socialiste et une victoire du Parti populaire changeraient la donne, que ce dernier réviserait la position de l’Espagne sur le Sahara marocain….Rien n’est moins sûre que cette hallucination fantasmatique lancée et fabriquée par des journalistes algériens empressés de nous faire prendre des vessies pour des lanternes et égarés dans la folle rhétorique de Tebboune et son janissaire Chengriha…

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page