Iran : au moins 208 personnes tuées lors des manifestations, selon un nouveau bilan de l’ONU

Au moins 208 personnes, dont 13 femmes et 12 enfants, ont été tuées lors des manifestations et de la répression en Iran, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), précisant que le « bilan réel » est même probablement « supérieur ».

« Il existe également des rapports que le Bureau des droits de l’homme de l’ONU n’a pas été en mesure de vérifier jusqu’à présent qui donnent à penser qu’il y a eu deux fois plus de morts », a dit aux médias à Genève, le porte-parole du HCDH, Rupert Colville.

Déclenchées le 15 novembre par l’annonce d’une hausse du prix de l’essence, les manifestations, violentes par endroits, se sont rapidement étendues dans plusieurs villes et localités.

Selon l’ONU, les forces de sécurité ont répondu aux manifestations avec des canons à eau, des gaz lacrymogènes, des matraques et, dans certains cas, « des tirs à balles réelles contre des manifestants non armés qui ne représentaient aucun risque imminent de mort certaine ou de blessure grave ».

D’après certaines informations, des membres de la milice Basij et du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRCG) auraient été impliqués dans des fusillades de manifestants.

→ Lire aussi : Au moins 1.000 manifestants tués dans les émeutes en Iran, selon Washington

Dans ce qui semble être l’un des pires incidents, qui s’est produit le 18 novembre, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a fait savoir que le Bureau des droits de l’homme avait reçu des informations partiellement corroborées selon lesquelles les forces de sécurité iraniennes auraient utilisé des mitrailleuses contre des manifestants sur la place Jarahi à Mahshahr – notamment contre des personnes fuyant la zone et des personnes se cachant dans des roselières voisines – faisant au moins 23 victimes, et peut-être beaucoup plus.

Une répression qui n’a pas épargné des passants dans la rue et des personnes qui regardaient les manifestations depuis leur domicile. Ils auraient également été touchés par des balles lors de l’incident du Mahshahr.

« Des images vidéo vérifiées indiquent que de graves violences ont été utilisées contre des manifestants, y compris des éléments armés des forces de sécurité qui ont tiré depuis le toit d’un bâtiment du ministère de la justice dans une ville et depuis des hélicoptères dans une autre », a relevé Michelle Bachelet citée dans un communiqué.

« Nous avons également reçu des images qui semblent montrer les forces de sécurité en train de tirer sur des manifestants non armés par derrière alors qu’ils s’enfuyaient », a ajouté Mme Bachelet. D’autres personnes auraient été directement touchées au visage et dans les organes vitaux « – en d’autres termes, tirer pour tuer ».

Alors que de plus en plus d’informations viennent progressivement d’Iran à la suite des récentes manifestations, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a exprimé vendredi son inquiétude face au manque de transparence persistant concernant les victimes et le traitement de milliers de détenus, ainsi qu’aux arrestations qui se poursuivent à travers le pays.

Au moins 7.000 personnes auraient été arrêtées dans 28 des 31 provinces iraniennes. Et la Haut-Commissaire s’est déclarée « extrêmement préoccupée par leur traitement physique, les violations de leur droit à un procès équitable et la possibilité qu’un nombre important d’entre elles soient accusées d’infractions passibles de la peine de mort, outre les conditions dans lesquelles elles sont détenues ».

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