La perception de l’inflation : Entre réalité mesurée et impact ressenti

Le pouvoir d’achat des ménages est affecté par une augmentation des prix à la consommation, malgré un recul de l’inflation à 2,3 %. En effet, cette hausse a entraîné une inflation perçue par les consommateurs plus importante que l’inflation mesurée. Cela s’explique par le fait que les ménages portent une attention accrue à leurs achats réguliers. Ces dernières années, les prix des produits alimentaires, de l’essence et des transports ont augmenté davantage que l’inflation moyenne.

Bank Al-Maghrib (BAM) a maintenu son taux directeur inchangé, avec une inflation qui est retombée à 2,3 % en janvier 2024. Cependant, les ménages qui consacrent une part importante de leur budget aux besoins primaires (alimentation, logement, santé et transport) peinent à s’en sortir.

Malgré un ralentissement de l’inflation à 2,3 % en janvier 2024, des incertitudes persistent concernant les prix des matières premières et des facteurs géopolitiques. La Banque centrale a adopté une approche prudente. Les produits alimentaires, qui représentent 39 % des pondérations dans l’indice des prix à la consommation (IPC), continuent de voir leurs prix augmenter. L’IPC mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérés par leur part dans la consommation moyenne.

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L’ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis (FED) a déclaré : « Quand on n’est pas sûr de l’efficacité d’un médicament, on commence par une dose moins forte. » Cette déclaration met en lumière la nécessité d’adopter des mesures prudentes face à l’inflation, en privilégiant des actions progressives pour la maîtriser. Avec l’augmentation des prix à la consommation, l’impact sur le pouvoir d’achat des ménages est significatif. Ainsi, si le taux d’inflation de janvier est de 2,3 %, il peut être perçu jusqu’à 11 % ou plus, surtout si la part du budget consacrée à l’alimentation dépasse la moyenne de 39 % dans l’IPC. Cet écart entre la mesure et la perception de l’inflation est particulièrement ressenti par les ménages à revenu modeste, pour qui les dépenses alimentaires représentent une part importante du budget.

Plusieurs facteurs influencent l’évolution du coût de la vie et de l’inflation. Le niveau de revenu et de patrimoine des ménages est déterminant ; les ménages à revenu modeste concentrent leur consommation sur les biens et services essentiels (logement, alimentation, santé, transport), ce qui correspond à la base de la pyramide de Maslow. À l’inverse, les ménages plus aisés incluent dans leur consommation des biens et services plus diversifiés et secondaires, tels que les loisirs et la restauration. Un autre facteur à considérer est la fréquence de consommation des biens et services. En effet, l’inflation perçue est fortement influencée par les prix des produits consommés régulièrement (carburants, produits alimentaires de base). Une augmentation rapide de ces produits peut conduire à une surestimation du taux d’inflation perçu. À l’inverse, les variations de prix des biens et services moins fréquemment consommés (comme les voitures et les meubles) ont moins d’impact sur la perception de l’inflation.

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