L’adhésion de la Suède à l’OTAN va-t-elle exacerber les tensions entre les deux blocs?

Soufiane Guellaf

Deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui l’a contrainte à repenser entièrement sa politique de sécurité nationale et à reconnaître que l’alliance offrait la meilleure garantie de sécurité, la Suède a sollicité son adhésion à l’OTAN. 

Bien qu’ayant déjà des liens militaires avec les États-Unis et les membres de l’Union européenne, la Suède n’avait pas été impliquée dans une guerre depuis les conflits napoléoniens, demeurant neutre dans les deux guerres mondiales.
Cependant, à la suite de l’agression à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la Suède a rejoint son voisin septentrional, la Finlande, pour demander son intégration à l’OTAN.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s’est rendu à Washington ce jeudi 07 mars pour remettre la documentation finale. Par la suite, la Maison Blanche a annoncé dans un communiqué, avant le discours sur l’état de l’Union du président Joe Biden, que la Suède rejoindrait l’alliance jeudi.

« Accueillir la Suède comme allié de l’OTAN rendra les États-Unis et nos alliés encore plus sûrs », a déclaré le communiqué.
Pour l’OTAN, l’adhésion de la Suède et de la Finlande, qui partagent une frontière de 1 340 km avec la Russie, constitue l’expansion la plus significative depuis des décennies. Un revers cinglant pour le président russe Vladimir Poutine, qui a toujours cherché à empêcher toute nouvelle consolidation de l’alliance.

La Suède bénéficiera ainsi de la garantie de défense collective de l’alliance, selon laquelle une attaque contre un membre est considérée comme une attaque contre tous.
La Russie a menacé de prendre des « contre-mesures politiques et militaro-techniques » non spécifiées en réaction à la décision de la Suède.

Alors que la Finlande avait adhéré l’année dernière, la Suède a dû attendre car la Turquie et la Hongrie, qui entretiennent toutes deux des relations cordiales avec la Russie, ont retardé la ratification de l’adhésion de la Suède. De son côté, la Turquie a approuvé la candidature de la Suède en janvier dernier.

Alors que Stockholm se rapprochait de plus en plus de l’OTAN au cours des deux dernières décennies, son adhésion officielle marque une rupture nette avec le passé, où pendant plus de 200 ans, la Suède évitait les alliances militaires et adoptait une position neutre en temps de guerre.

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