L’Éducation au Maroc : Qui pour rendre à l’école publique ses lettres de noblesse?

Depuis des années, le débat sur l’état de l’éducation au Maroc fait rage, et les chiffres récents publiés par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports ne font que raviver les inquiétudes.

Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer l’école publique, la migration vers l’enseignement privé continue de s’accélérer, avec des milliers d’élèves faisant le saut chaque année, laissant derrière eux un système public en quête de réformes concrètes pour regagner la confiance des familles.

Au cours de l’année scolaire 2022-2023, pas moins de 80.376 élèves, appartenant aux trois cycles d’enseignement (primaire, moyen, secondaire), ont quitté l’enseignement public. Ce chiffre est préoccupant, car il reflète une tendance à la défection du système public, principalement attribuée aux perturbations survenues au cours des semaines et mois précédents. Les grèves et les absences, en particulier dans les niveaux conduisant aux examens de fin d’année, ont sapé la confiance des élèves et de leurs parents dans le système public.

Dans ce sens, le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a révélé que la migration de l’enseignement public vers le privé a enregistré une baisse relative de 17 % par rapport à l’année scolaire précédente. En 2021-2022, 96.418 élèves avaient quitté le système public. Ces chiffres indiquent que malgré la réduction, la situation reste alarmante.

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Il est également important de noter que la migration inverse, du privé vers le public, a augmenté de manière significative, avec 61.482 élèves pour l’année 2022-2023. Cette augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente pourrait s’expliquer par divers facteurs, notamment la pandémie de COVID-19 et les difficultés économiques rencontrées par certaines familles.

Selon le ministre Benmoussa, la dynamique d’inscription et de départ entre les enseignements public et privé est restée stable dans la plupart des périodes, bien qu’elle ait connu des variations durant la crise du COVID-19, avec un grand nombre d’élèves du secteur privé passant à l’éducation publique, avant de revenir à un rythme normal, surtout avec l’amélioration de la situation épidémiologique.

Cependant, malgré ces fluctuations, il est essentiel que le gouvernement marocain prenne des mesures concrètes pour réformer le système éducatif public, afin d’offrir aux élèves des opportunités égales d’apprentissage de qualité. La migration constante entre le public et le privé souligne l’importance cruciale de cette réforme pour le bien-être éducatif de la nation. En fin de compte, il faut créer un système éducatif public robuste et fiable, capable de rivaliser avec l’éducation privée et de répondre aux besoins de tous les élèves marocains.

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