Les femmes sont plus exposées aux violences au grand Casablanca

Le HCP vient de dévoiler les résultats de sa dernière enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes, réalisée entre février et juillet 2019. Faite sur la base d’entretien direct, l’enquête couvre l’ensemble du territoire national, par le biais de questionnaires auprès d’un échantillon de 12000 filles et femmes et de 3000 garçons et hommes, âgés de 15 à 74 ans, représentant les diverses couches sociales et les régions du pays. Voici ce qu’il faut retenir de ces chiffres.

Que ce soit dans l’espace privé ou public, urbain ou rural, nombreuses sont les femmes marocaines qui souffrent de violence. Plus de 8 femmes et filles sur 10, âgées de 15 à 74 ans, ont subi au moins un acte de violence durant leur vie, tous contextes et toutes formes confondus. Ce qui représente 7,6 millions de femmes, soit un pourcentage de 57,1%. Cette violence touche plus les femmes citadines que celles résidant en milieu rural. La prévalence globale de la violence s’avère encore plus élevée dans certaines régions du Royaume, notamment à Casablanca-Settat, Beni-Mellal-Khénifra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Souss-Massa. Elle est, cependant, moins élevée dans d’autres régions, comme les régions du Sud, l’Oriental et Draa-Tafilalt.

Plus les femmes sont âgées, moins elles sont victimes de la violence fondée sur le genre. Selon le document du HCP, Il semble que les jeunes femmes âgées de 15-19 ans et de 20-24 ans sont souvent les plus exposées aux différentes formes de violences avec des taux de 70,7% et 65,8. Tandis que 51,6% des femmes âgées entre 50-54 ans sont touchées par la violence et 46,8% parmi celles âgées de 55-59 ans et 33,2% parmi celles âgées de 60-74 ans.

Cependant, le fait que la femme soit instruite ne la protège pas non plus des violences. Les femmes scolarisées subissent davantage de violence avec une prévalence de 62,7% parmi les femmes ayant un niveau supérieur, près de 65% parmi celles ayant un niveau secondaire collégial ou secondaire qualifiant, contre 49,6% parmi les femmes sans aucun niveau scolaire. De même, les femmes au foyer ou professionnellement inactives sont moins sujettes à la violence que leurs homologues actives occupées et encore moins que les femmes chômeuses.

Quid des milieux où les violences sont plus exercées sur les femmes ? Selon le HCP, le contexte conjugal demeure l’espace de vie le plus marqué par la violence. 5,3 millions de femmes subissent de la violence chez elles. Vient au deuxième rang le milieu éducatif avec 22,4% des élèves ou étudiantes ayant subi un acte de violence au cours des 12 derniers mois. S’ajoute à cela, la violence perpétrée par un membre de la famille autre que le conjoint qui touche près de 2,5 millions de femmes. Par ailleurs, 15,1% des femmes ont été victimes de violence dans le cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles.

Toutefois, la violence dans les autres contextes sociaux (travail, éducation et espace public) a régressé en particulier dans l’espace public où la prévalence a marqué une baisse significative de 20 points. Cela dit, les données différenciées par milieu de résidence révèlent des tendances inversées : une baisse de la violence dans l’urbain et une augmentation dans le rural et ce, dans tous les espaces de vie, exception faite de l’espace public qui a enregistré un recul de la violence dans les deux milieux de résidence. En dépit de son caractère structurel, la violence à l’encontre des femmes a globalement connu une tendance à la baisse durant les dix dernières années. En effet, le nombre de victimes ayant subi au moins un acte de violence a régressé de 6 points de pourcentage entre 2009 et 2019, passant respectivement de 63% à 57%, si l’on considère la population cible de 2009 des femmes âgées de 18 à 64 ans et sans tenir compte de la violence électronique.

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