Mais où donc Akhannouch puise-t-il son enthousiasme ?

CE QUE JE PENSE

Dans l’arène de l’économie marocaine, où l’inflation se promène en roi et les prix grimpent comme des singes capucins, le président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, maintient un optimisme qui semble presque démesuré.

Tel un phare qui éclaire une mer déchaînée, son enthousiasme brille dans l’obscurité des trois prochaines années de son mandat gouvernemental. Mais d’où vient cette source apparemment inépuisable de positivité, cette flamme intérieure, alors que le quotidien des Marocains est éreinté par les problèmes économiques ? Normal, il vise loin au lieu de s’attarder sur le quotidien des uns et des autres.

Le chef de gouvernement, sous sa casquette de leader des RNIstes, invoque la résilience de notre économie face à la tempête de la pandémie du Covid-19. Alors que les premières années de son mandat ressemblaient plus à une traversée de l’Enfer de Dante, Akhannouch met l’accent sur le fait que le Maroc a su tirer parti de cette crise, -grâce aux orientations de Sa Majesté le Roi, a-t-il oublié de mentionner-, attirant des investisseurs étrangers comme des mouches attirées par le miel. C’est là qu’il puise son enthousiasme, mais pour beaucoup de Marocains, cet optimisme peut sembler déconnecté de la réalité de leur quotidien.

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Certes il est facile de parler des « grands chantiers stratégiques » lorsqu’on siège au sommet de la pyramide. Mais pour les Marocains qui luttent pour joindre les deux bouts à cause de l’inflation galopante et des prix qui les embarquent dans des montagnes russes, ces paroles semblent bien creuses. Pourtant, Akhannouch insiste sur le fait que le gouvernement ne néglige pas les problèmes du quotidien. Un équilibre délicat, qui semble parfois pencher davantage vers la stratégie que vers la réalité des citoyens.

Mais ne nous y trompons pas, la véritable source de l’enthousiasme d’Akhannouch semble être sa foi inébranlable en sa capacité à servir les citoyens marocains. Le débat doit être centré sur le citoyen, insiste-t-il, comme un mantra. Mais dans une période où le citoyen moyen peine à se maintenir à flot dans un océan d’inflation et de hausse des prix, cette assertion peut sembler en total déphasage avec la réalité.

Et pourtant, Akhannouch peut citer quelques victoires. Le soutien de 10 milliards de DH au secteur agricole, la réhabilitation de 1.500 centres de santé et l’approbation de projets d’une valeur de 76,7 milliards de DH permettant la création de milliers d’emplois. Des chiffres impressionnants, certes, mais combien de temps faudra-t-il pour que leurs effets se fassent sentir chez le Marocain moyen, épuisé par l’inflation et les prix en constante augmentation?

En fin de compte, l’exaltation d’Akhannouch semble être une flamme intérieure alimentée par un mélange d’optimisme, de résilience et d’une bonne dose d’aveuglement face à la réalité de la crise économique. C’est peut-être cet enthousiasme débordant, cette confiance inébranlable en l’avenir, qui le maintiennent en mouvement. Mais pour le citoyen marocain moyen, qui lutte au quotidien contre l’inflation et les prix exorbitants, cet optimisme peut sembler être une lanterne dans le brouillard : un point de lumière lointain, hors de portée.

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