Niger : les putschistes accusent la France de vouloir libérer l’ex-président Bazoum

Les militaires qui ont renversé le président nigérien Mohamed Bazoum affirment détenir des documents prouvant que la France prépare une intervention militaire pour le libérer. Paris dément ces allégations.

Le Niger est plongé dans une crise politique depuis le 18 octobre, date à laquelle un groupe de militaires a pris le pouvoir par la force et arrêté le président élu Mohamed Bazoum, ainsi que plusieurs membres de son gouvernement. Les putschistes, qui se sont baptisés le Conseil national de restauration de la démocratie (CNRD), ont annoncé la suspension de la Constitution et la dissolution des institutions.

Depuis lors, les condamnations internationales se sont multipliées, appelant au respect de l’ordre constitutionnel et à la libération des détenus. Parmi les pays qui ont exprimé leur préoccupation, la France, ancienne puissance coloniale et principal partenaire du Niger dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Des documents compromettants ?

Mais les militaires au pouvoir ne voient pas d’un bon œil l’ingérence française dans les affaires intérieures du Niger. Selon des médias locaux, le colonel major Amadou Abdramane, porte-parole du CNRD, a accusé la France de préparer une intervention militaire pour libérer l’ex-président Bazoum. Il a affirmé détenir des documents qui soutiennent ces accusations.

Selon le colonel Abdramane, la France aurait sollicité l’aide de certaines personnalités nigériennes pour mener à bien son projet. Parmi elles, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Hassoumi Massaoudou, qui aurait donné son feu vert à l’armée française pour effectuer une frappe aérienne sur le lieu où se trouve Bazoum. Le colonel Abdramane a également évoqué l’existence d’un plan visant à assassiner certains membres du CNRD.

La France dément

Face à ces allégations, la France a réagi en les qualifiant de “sans fondement” et “infondées”. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a déclaré que la France n’avait aucune intention d’intervenir militairement au Niger et qu’elle respectait la souveraineté du pays. Il a également réitéré l’appel de la France au rétablissement de l’ordre constitutionnel et à la libération des prisonniers politiques.

De son côté, le gouvernement nigérien n’a pas encore fait de commentaire officiel sur ces informations. Il est à noter que le Niger est un pays stratégique pour la France, qui y dispose d’une importante base militaire et d’intérêts économiques liés à l’exploitation de l’uranium. Les deux pays coopèrent aussi dans le cadre de l’opération Barkhane, qui vise à combattre les groupes jihadistes dans la région du Sahel.

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