ONU: la France « très préoccupée » par l’absence de progrès dans le dossier syrien

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la France a dit, lundi, être « très préoccupée » par l’absence de progrès dans le dossier syrien, soulignant que l’instabilité croissante sur le terrain est préoccupante.

« L’accord de cessez-le-feu dans le nord-ouest reste très fragile. Les bombardements se poursuivent ainsi que des combats sporadiques. Il est de la plus haute importance que le régime et ses alliés ne relancent pas une offensive qui aggraverait une situation humanitaire déjà désastreuse, en particulier dans le contexte d’une éventuelle propagation de COVID-19 », s’est inquiété l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicholas de Rivière, lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation en Syrie.

Selon lui, une « action coordonnée » est nécessaire pour faire face à la menace posée par le groupe extrémiste Hay’at Tahrir al Sham, dans le respect du droit humanitaire international.

La résurgence de Daech est également « extrêmement préoccupante » pour la paix et la sécurité internationales, a-t-il dit.

Le diplomate français a fait remarquer que l’instabilité et les troubles s’aggravent également dans les zones tenues par le régime syrien, notamment dans le sud-ouest du pays, soulignant que cela montre que le régime ne peut pas apporter la stabilité nécessaire.

Sur le plan politique, M. de Rivière a noté que l’absence de progrès dans la mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité est également très préoccupante, en sens que la responsabilité du régime dans le blocage de la commission constitutionnelle est « claire ».

« Il s’était d’abord opposé à un accord sur son ordre du jour. Aujourd’hui, il profite du COVID-19 pour reporter sine die toute réunion du comité constitutionnel en refusant toute réunion par vidéoconférence », a déploré l’ambassadeur français. A l’inverse, l’opposition a constamment fait preuve de flexibilité et d’ouverture, a-t-il ajouté.

« Nous demandons à Geir Pedersen (l’envoyé spécial de l’ONU) de faire savoir clairement au Conseil de sécurité quand il estimera que toute négociation n’est plus possible pour faire avancer le comité constitutionnel », a-t-il lancé.

La France a également jugé « essentiel » de lancer un processus politique plus large sur la base de tous les éléments de la résolution 2254, disant qu’elle ne reconnaîtra pas les résultats d’une élection en Syrie qui ne répondrait pas aux normes d’un scrutin libre, équitable et transparent. « La résolution 2254 fixe les conditions pour des élections crédibles : elles doivent avoir lieu dans un pays sûr, sous la supervision de l’ONU et avec la participation de tous les Syriens, y compris de la diaspora », a insisté l’ambassadeur.

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