Sécheresse : Nizar Baraka annonce des perspectives sombres

Au cours des cinq années consécutives, le Maroc a subi une vague de sécheresse rude, qui ont réduit les réserves d’eau à des niveaux alarmants. La situation de l’eau au Maroc est « critique », a reconnu jeudi, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’eau, lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil de gouvernement. Dans sa communication, il a dressé une perspective sombre de la situation, mais a atténué les craintes en annonçant que le prix de revient de la future station de dessalement de Casablanca, s’établira à 4,50dh/m3, ce que marquera un tournant sans précédent dans le domaine du dessalement au Maroc.

Face à la presse, Nizar Baraka a soutenu que les précipitations et les températures sont les principaux facteurs à l’origine de la crise. Les trois derniers mois ont été 67% plus secs qu’une année normale, tandis que les températures étaient de 1,30 degrés supérieurs à la moyenne annuelle. Cela a conduit à une évaporation élevée et à un faible afflux d’eau dans les barrages.

Le ministre a indiqué que les réserves d’eau dans les barrages se sont élevées à seulement 519 millions de mètres cubes au cours des trois premiers mois, soit une diminution des deux tiers par rapport à l’année dernière et de plus de 50% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le taux de remplissage des barrages est tombé à 23,5%, ce qui équivaut à 3,7 milliards de mètres cubes.

La crise touche principalement les régions auparavant bien approvisionnées telles que Loukkos, Moulouya, Sebou, Bouregreg, Oum Er Rbia, Al Massira, Tansift, Souss Massa, Draa Oued Noun et Guir-Ziz-Rhéris. Ces régions ont vu leurs ressources en eau diminuer de 50 à 90 pour cent par rapport à leurs moyennes annuelles habituelles. La situation du barrage d’Al Massira est particulièrement désastreuse car il contient moins de 1% de sa capacité.
Pour faire face à cette crise, le gouvernement a pris des mesures pour renforcer le raccordement d’eau entre Sebou et Bouregreg pour desservir les régions de Casablanca et Rabat. Des programmes de dessalement de l’eau de mer sont également prévus à El Jadida et Safi pour réduire la pénurie.

Cependant, le ministre a souligné que la responsabilité de surmonter cette pénurie n’incombe pas seulement au gouvernement, mais aussi à chaque citoyen. Il a appelé à un comportement de consommation responsable et à l’éradication du gaspillage de l’eau.

Il a également exprimé l’espoir que des pluies abondantes au cours des trois prochains mois contribueront à inverser la situation, tout en rappelant que la précaution collective et la rationalisation de la consommation restent cruciales pour surmonter cette crise sans précédent.

En attendant l’alternative de Green of Africa, Afriquia Gaz et Acciona

Face à cette crise hydrique, le gouvernement met en œuvre plusieurs initiatives, notamment l’autoroute de l’eau et la construction ou l’extension de stations de dessalement. De nouveaux appels d’offres sont également prévus en 2024.

En parallèle de ces efforts nationaux, la société espagnole Acciona a remporté une victoire significative en obtenant le contrat de réalisation de la plus grande station de dessalement d’eau en Afrique. Ce projet, estimé à 800 millions d’euros, permettra de dessaler quotidiennement 548 000 m3 d’eau, avec une capacité évolutive jusqu’à 822 000 m3, afin de répondre aux besoins en eau de près de 6,7 millions de personnes.

En partenariat avec Green of Africa et Afriquia Gaz, Acciona débutera la réalisation de cette station dès 2024. Cette annonce a eu un impact direct sur le cours de l’action d’Acciona, qui a enregistré une augmentation de près de 10% en bourse. Cette initiative représente ainsi un rayon d’espoir pour le Maroc, en pleine lutte pour faire face à une crise hydrique sans précédent. La construction de la future station de dessalement de Casablanca et la réalisation de la plus grande station de dessalement d’eau en Afrique démontrent l’importance stratégique accordée par le pays à la sécurisation de ses ressources hydriques pour garantir le bien-être quotidien de millions de personnes.

Nizar Baraka a annoncé par ailleurs que le prix de revient de la future station de dessalement de Casablanca, s’établissant à 4,50dh/m3, marquera un tournant sans précédent dans le domaine du dessalement au Maroc. Cette annonce intervient après que le DG de l’ONEE ait estimé en novembre 2022 un coût de production de 15dh/m3.

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