Voiture électrique : passage de la marginalité à la prévalence ?

Dans le monde, les ventes de voitures électriques ont dépassé le million d’unités vendues, dont la moitié sur le marché chinois, chiffre en hausse de près de 60% par rapport à l’année précédente. Cela représente 1.5% du total de vente des voitures neuves.

L’un des facteurs majeurs inhibant l’achat de véhicules électriques reste le prix pour la majorité des interrogés de par le monde. Mais si le coût à l’achat reste élevé, le retour sur investissement peut être attrayant : « Avec une électricité moins chère que les carburants fossiles, l’économie est principalement réalisée sur l’énergie. Cet avantage financier, les automobilistes en ont pleinement conscience. 68 % affirment qu’un véhicule électrique demande moins d’entretien qu’un véhicule thermique ».

Le coût des batteries est en passe de devenir plus abordable, ayant subi une baisse depuis 2010, une tendance qui devrait garder la même évolution. Limitées autour des 300 km pour le moment, mis à part pour les véhicules de l’américain Tesla, très peu répandue encore et qui affichent une autonomie par charge de 500km, ces batteries devraient permettre une plus grande autonomie par charge dans les années à venir. Malgré tout, la plupart des répondants n’effectuent que 100km en moyenne par jour.

« En lien avec les limites d’autonomie des batteries, la nécessité d’un accès régulier à un point de recharge est prégnante. 88 % des personnes interrogées associent l’utilisation d’un véhicule électrique à l’obligation d’avoir accès à un point de recharge à domicile ou au travail. »

Un autre élément concernant la batterie, qui importe au consommateur est la durée nécessaire pour la recharger : allant jusqu’à une dizaine heures pour 80% de recharge avec d’un dispositif a domicile, elle pourrait être réduite jusqu’à seulement 30 minutes à l’avenir avec des bornes de recharge rapide publiques.

→ Lire aussi : Etude: Les voitures électriques plus fiables que les autres

 Au niveau des ventes mondiales, on constate une polarisation chinoise sur le nombre de vente, explicable par le nombre d’habitants, mais pas seulement, car la Chine est un marché particulier qui dispose de ses propres marques. Les 7 autres pays concentrant la majorité d’équipement en véhicules électriques sont quant à eux écologiquement conscients ou disposent d’un grand marché de consommation. « 8 pays (Chine, États-Unis, Japon, Norvège, Royaume-Uni, France, Allemagne et Suède) totalisent 90 % des ventes mondiales. Et avec 600 000 unités, dont 80 % de véhicules électriques et 20 % de véhicules hybrides rechargeables, la Chine domine le marché. »

Investir sur une voiture électrique est un acte écologique, ou cela, nous est présenté de la sorte. La voiture électrique est une itération de nos modes de transport version 21ème siècle, il est aussi vrai qu’elle a l’atout de limiter les émissions polluantes comme les voitures dites classiques.

« À l’origine de 17 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, les transports routiers (voitures et camions) représentent le troisième secteur source d’émissions derrière la génération d’énergie et l’industrie. Un impact sur l’environnement perceptible autant à l’échelle planétaire que locale » affirme un rapport de l’observatoire Cetelem.

Certains experts sont dubitatifs des arguments marketing mis en avant pour promouvoir la voiture électrique comme un acte écologique. D’après Flavien Neuvy, « beaucoup en ont une image erronée au point de vue de l’écologie. Certes, pour la qualité de l’air en centre-ville, c’est ce qu’il y a de mieux vu qu’il n’y a aucun rejet, mais au global, entre l’extraction de métaux rares pour les batteries et la production d’électricité pour les charger, l’impact écologique n’est pas neutre. »

Toutefois, 65% des sondés, majoritairement en Europe, pensent qu’un véhicule électrique permet d’échapper aux contraintes imposées aux autres modèles classiques. Parmi les facteurs qui mettent tout le monde d’accord, les gens pensent, qu’un véhicule électrique est : silencieux, écologique, moderne, plus cher à l’achat et qu’il nécessite d’accéder a une borne pour la recharger tandis que peu de modèles sont proposés. En outre, les sondés pensent qu’une voiture électrique n’est pas : une voiture d’appoint, sophistiqué, réservé a l’auto-partage, un effet de mode, une voiture féminine, dangereux.

Abdellah Chbani

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