La France demande l’aide du Maroc pour former des imams

La France ne veut plus dépendre des imams étrangers travaillant dans le pays. C’est pourquoi il a demandé l’aide du Maroc pour la formation des imams, a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’issue d’une rencontre avec le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq.

Dans un contexte où la France cherche à renforcer son indépendance religieuse, le gouvernement français a sollicité l’expertise du Maroc pour la formation des imams. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de mettre fin à la dépendance vis-à-vis des imams étrangers et de promouvoir un islam en adéquation avec les valeurs républicaines.

Gérald Darmanin ministre français de l’Intérieur, a exprimé cette demande lors d’une réunion avec son homologue, Ahmed Taoufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques. Cette rencontre a été l’occasion de discuter de l’avenir de l’islam en France et de la nécessité de former localement les leaders religieux musulmans.

Le président Emmanuel Macron soutient cette initiative, visant à prévenir toute influence étrangère sur la communauté musulmane française. La coopération avec le Maroc, qualifiée d’« excellente » par Darmanin, pourrait servir de modèle pour la formation des imams, s’inspirant des pratiques marocaines qui promeuvent un islam modéré.

Depuis les années 1980, le Maroc est un partenaire clé de la France dans la fourniture d’imams. Cependant, la nouvelle politique française, effective depuis janvier, interdit l’envoi d’imams par d’autres pays. Les imams en poste doivent désormais être employés par les mosquées françaises, qui assumeront la responsabilité de leur recrutement et de leur rémunération.

Pour la communauté musulmane en France, cette politique représente une double facette. D’une part, elle offre l’opportunité d’avoir des leaders religieux mieux intégrés dans le contexte social et culturel français. D’autre part, elle pourrait être interprétée comme une tentative de contrôle étatique sur les pratiques religieuses, ce qui pourrait susciter des réactions mitigées notamment les militants de l’extrême droit, qui monte en puissance et risque de créer un tôlé suite à cette nouvelle du président Macron concernant la religion.

Cependant, la fin du système des imams détachés signifie que les mosquées locales auront une plus grande responsabilité dans le recrutement et la formation de leurs imams. Cela pourrait encourager une plus grande autonomie et une meilleure gouvernance des institutions musulmanes en France. Toutefois, cela impose également aux communautés musulmanes de s’adapter à de nouvelles normes et de trouver des ressources pour financer ces changements.

La rencontre entre Darmanin et Taoufiq avait pour but de clarifier la position française, motivée par des enjeux de sécurité et des considérations culturelles. En septembre, la France dévoilera les contours de cette « formation locale » des imams, marquant ainsi une étape vers un islam « purement français ».

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