Covid-19 : Pourquoi la Corée du Sud s’en sort mieux ?

Exemple surprenant, la Corée du Sud a pris la décision de lutter contre la pandémie tout en préservant son économie et donc, sans recours à un confinement total. Alors qu’une telle mesure nous semble inenvisageable pour endiguer la propagation du virus de façon efficace et durable, le pays compte, aujourd’hui, presque 11.000 cas, pour 220 morts, contre 170.000 cas en Espagne pour près de 18.000 morts.

Les enseignements du SRAS et du MERS
Si le pays a été l’un des premiers à être touché massivement par le Covid-19, il semblerait que les Coréens ont bien retenu la leçon du SRAS de 2003 et du MERS en 2015, qui avaient fait plusieurs centaines de morts dans le monde. La Corée du Sud a su en tirer des leçons logistiques et économiques, ce qui lui a permis d’anticiper, notamment, sur la dotation en équipement.

La Corée du Sud a, certes, fermé ses écoles, mais à l’heure où le monde connaît un total de plus de 100.000 décès dus à ce virus, avec plus de 3 milliards de personnes enfermées chez elles, les Coréens ont opté pour l’ouverture et ont décidé de ne pas confiner totalement la population, en respect au principe de la liberté de mouvement.

Par ailleurs, dès le début de l’épidémie, la Corée du Sud a pris l’initiative de placer en quarantaine dans des centres d’isolement étatiques ou bien dans le domicile des victimes, les personnes de retour d’un séjour à l’étranger, pendant deux semaines. Cette mesure à permis, dans un premier temps, de ralentir la propagation.

Dépistage massif et utilisation de la technologie.
Les chiffres communiqués par la Corée du Sud sont jugés fiables. La raison est simple, le nombre de tests de dépistage effectués par jour. Cela signifie qu’il y a de fortes chances pour que la différence entre les 11.000 cas signalés et le nombre de cas réels soit minime, contrairement à d’autres pays comme la France, qui recenserait, uniquement, les cas graves et symptomatiques, ayant été testés. Par conséquent, les pays n’adoptant pas cette méthode de tests massifs, comptent en réalité bien plus de cas que les chiffres communiqués et mettront plus de temps à se débarrasser de l’épidémie.

Pour cela, dès février, la Corée du Sud a commencé à fabriquer des tests en masse afin de se préparer au mieux. Le pays compte, aujourd’hui, une capacité de 60.000 tests par jour, pour environ 50 millions d’habitants, et sont gratuits, uniquement sur recommandation d’un docteur. Une fois le patient testé positif, il décide de se confiner tout seul. Les autorités de leur côté, effectuent le traçage de toutes les personnes qui auraient pu croiser le chemin du cas malade pour les informer et leur demander de s’isoler.

Les pays sont, de plus en plus, nombreux à prendre la Corée du Sud pour exemple, Israël s’est associé à une firme chinoise pour la réalisation de 10.000 tests par jour. Aux Etats-Unis, la politique de Trump a été fortement critiquée. Un éditorial publié sur le journal The New-York Times parle d’un « Échec épique en matière de tests aux Etats-Unis ».

Si la Corée du Sud demeure un exemple à ce jour, la Ministre des Affaires Étrangères reconnaît toutefois que personne n’avait conscience du fait que le virus se propagerait aussi vite et que les Etats ont sous-estimé l’ampleur du phénomène. Les Coréens restent également sur leurs gardes et observent, attentivement, ce qui se passe en Chine, où une deuxième vague est en cours avec une centaine de confirmations de cas positifs par jour. Elle insiste néanmoins sur l’importance de la coopération entre les Etats et sur la solidarité.

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