La mauvaise gouvernance et la corruption en Algérie ont entraîné une situation économique catastrophique

La mauvaise gouvernance, les mauvais choix économiques, l’improvisation, la distribution clientéliste de la rente et la corruption qui a gangrené l’appareil d’Etat et le secteur économique, ont conduit l’Algérie à une situation économique catastrophique au point de recourir à la planche à billets, a déploré Ali Benflis, ancien Premier ministre et président de « Talaie El Houriyet« .

S’exprimant lors de la sixième session ordinaire du Comité central du parti, tenu le week-end, Benflis a indiqué que 64 ans après l’indépendance, de jeunes algériens tentent l’aventure périlleuse de la « harga » au même moment où le pays connaît une hémorragie de ses cadres sans que cela n’alerte outre mesure les autorités publiques.

Pourtant, a-t-dit, les gouvernements qui se sont succédé depuis le renchérissement des prix du pétrole ont eu entre les mains une manne financière pour ouvrir des perspectives prometteuses et des opportunités pour notre jeunesse qui ne demande qu’à apprendre, qu’à travailler, qu’à innover, qu’à participer à la vie politique, économique et social de leur pays.

« Ils ont eu entre les mains une manne financière suffisante pour doter le pays d’infrastructures sanitaires capables d’assurer aux Algériens l’accès à des soins médicaux de qualité, un système éducatif moderne, performant qui permet à nos enfants d’étudier dans de bonnes conditions« , a-t-il estimé.

Il a soutenu qu’à l’approche de l’échéance des élections présidentielles, « toute l’attention de nos gouvernants est focalisée sur les conditions de créer un nouveau coup de force pour se maintenir au pouvoir contre la légitimité populaire, sans aucune considération pour ce qui peut advenir de cette obsession pour la pérennité en termes d’aggravation de la crise, de dérapages et de risque pour la stabilité et la sécurité du pays et l’unité de la nation« .

→ Lire aussi : L’impasse politique en Algérie a atteint un seuil de gravité sans précédent

La focalisation sur l’échéance présidentielle s’est traduite par une intensification de la lutte entre centres de décision du pouvoir politique en place, avec comme résultante l’accélération de la dégénérescence de ce qui reste du peu de crédibilité et de stabilité des institutions de la République, s’indigne Benflis.

Il cite comme exemple la crise dont l’Assemblée Populaire Nationale a été le théâtre le mois dernier et qui « est le reflet de cette confrontation interne au pouvoir en place qui n’arrive même plus à gérer ses contradictions et à transcender ses clivages« .

Et d’ajouter que les Algériens n’ont pas encore accédé à la plénitude de la citoyenneté, puisqu’ils vivent sous un régime qui leur laisse peu d’espace de liberté et d’épanouissement et ne se sentent pas en sécurité.

S’exprimant, par ailleurs, lors d’une conférence de presse animée en marge de la tenue de la session du Comité central du parti, le président de « Talaie El Houriyet » a indiqué que « l’Algérie vit politiquement une opacité totale« , puisqu’il il n’y a pas de certitude sur un cinquième mandat. « On n’est pas sûr qu’il y aura un cinquième mandat et on n’est pas certains qu’il n’y aura pas de cinquième mandat« , a-t-il déclaré.

Il a estimé, à ce propos, que « si les élections devaient se passer en avril comme annoncé, il y a deux possibilités pour le peuple : soit une chance inouïe de voir notre pays évoluer, aller vers un système démocratique et construire des institutions saines réellement représentatives et démocratiques, soit l’inconnu et l’opacité« .

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