Le prêt espagnol pour le projet de dessalement de Casablanca suscite la polémique

Le gouvernement espagnol a accordé un prêt de 250 millions d’euros à un consortium composé de trois entreprises, dont Afriquia Gaz, appartenant à Afriquia Gaz, pour la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer à Casablanca. Ce projet, qui vise à renforcer la coopération entre l’Espagne et l’Afrique, a été critiqué par l’opposition marocaine, qui y voit un conflit d’intérêts.

L’usine de dessalement, qui sera la plus grande d’Afrique du Nord, fournira de l’eau potable à plus de six millions d’habitants de la région de Casablanca-Settat, selon un communiqué du Conseil des ministres espagnol, qui a approuvé le prêt le 27 décembre dernier. Le financement, qui couvrira la construction, la maintenance et l’exploitation de l’usine pendant 25 ans, bénéficiera aux entreprises espagnoles Acciona Agua S.A. et Green of Africa S.A., ainsi qu’à Afriquia Gaz, filiale du Groupe Akwa, détenu à 67% par la famille du Premier ministre Aziz Akhannouch

Le gouvernement espagnol a souligné que ce prêt s’inscrivait dans le cadre de sa stratégie « Horizon Afrique », qui vise à promouvoir le développement du continent africain et à renforcer la présence des entreprises espagnoles dans la région. Il a également mis en avant les avantages environnementaux du projet, qui utilisera les dernières technologies de dessalement et produira de l’énergie renouvelable.

Toutefois, le projet a suscité la controverse au Maroc, où le Premier ministre Akhannouch, nommé en octobre dernier à la tête d’un gouvernement de coalition, est accusé de profiter de sa position pour favoriser ses intérêts personnels. Le député Abdellah Bouanou, du Parti de la justice et du développement (PJD), qui a perdu les élections législatives de septembre face au Rassemblement national des indépendants (RNI) d’Akhannouch, a dénoncé un conflit d’intérêts manifeste dans l’attribution du contrat de dessalement. Il a affirmé que le PJD avait saisi l’Instance nationale pour l’intégrité, la prévention et la lutte contre la corruption (INPPLC) pour demander une enquête sur cette affaire. Il a estimé que le Premier ministre devait se retirer des secteurs qu’il supervise lui-même, par souci d’éthique.

Le député Mohamed Chaouki, du RNI et président de la commission des finances de la Chambre des députés, a défendu le chef du gouvernement et réfuté toute accusation de conflit d’intérêts. Il a expliqué, dans une interview à Telquel, citée par Maghreb Post que Afriquia Gaz était une société cotée en bourse, transparente et contrôlée par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Il a ajouté que la société faisait partie d’un consortium international qui avait remporté l’appel d’offres lancé par le gouvernement marocain, en proposant le prix le plus bas pour la production d’eau potable, à 4,40 dirhams le mètre cube. Il a souligné que le projet était d’intérêt public et qu’il répondait aux besoins en eau de la population de Casablanca.

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