« Lettres du Maghreb » : A la découverte du Cameroun littéraire

La troisième édition du salon maghrébin du livre met à l’honneur la littérature camerounaise, un secteur en pleine effervescence. Ce pays d’Afrique Centrale compte désormais de nombreux auteurs reconnus au niveau continental et international, plus de 4000 titres publiés par an et 180 éditeurs.

Après le Sénégal en 2017 et la Côte d’ Ivoire en 2018, le Salon « lettres du Maghreb » invite, cette année, les « Oujdis » à découvrir le Cameroun, à travers sa littérature qui se nourrit de légendes historiques, de contes anciens, de contestation, de victoire et de féminisme.

Plusieurs ambassadeurs de cette littérature ont marqué leur présence dans cette manifestation littéraire, notamment, Calixte Beyala, Gaston-Paul Effa, LéonoraMiano, Djaïli Amadou Amal, Hemley Boum, ImboloMbue, Eugène Ebodé et Max Lobe.

« La littérature camerounaise a connu des moments de gloire, parfois d’essoufflements, mais elle est restée constante et renaît aujourd’hui sous les meilleurs auspices », souligne le ministre camerounais des arts et la culture Pierre Ismaël Bidoung, notant l’importance que revêt le choix du thème de la « transmission » pour cette édition. « La question de la transcription pour léguer cet héritage aux futures générations se pose plus que jamais à l’heure de la technologie » précise-t-il.

Par ailleurs, cette manifestation culturelle a été marquée par la présence de Djaïli Amadou Amal, écrivaine camerounaise qui a reçu le prix de la meilleure auteure africaine de l’année 2019 au salon du livre de Paris ainsi que le grand prix Orange du livre en Afrique.

Cette auteure engagée brise les tabous dans ses écrits et lève le voile sur la condition des femmes au Sahel, à travers son choix des thématiques liées aux violences faites aux femmes, le mariage précoce ainsi que la polygamie. Dans une déclaration à Maroc Diplomatique, Djaili souligne que le salon représente « une occasion », pour elle, « de s’exprimer sur ces questions d’extrême importance, dans l’espoir que les choses changent un jour ».

Pays de Poésie et culture orale, le Cameroun compte plus de 250 dialectes et deux langues officielles, le français et l’anglais.

« Notre littérature est d’expression très variée et s’intéresse à des thématiques universelles », nous confie Pabe Mongo, président de l’Association Nationale des Poètes et des Ecrivains Camerounais (APEC).

Interrogé sur l’état du marché du livre au Cameroun, cet écrivain souligne que « le Cameroun présente aujourd’hui une grande production littéraire, mais la lecture n’est pas en phase avec cette évolution. L’écrivain ne peut pas encore espérer vivre de sa plume » regrette-t-il.

Il poursuit : « la plupart de nos établissements manquent de bibliothèques, je trouve que les pouvoirs publics devraient contribuer de leurs côtés à la diffusion de notre littérature ».

Depuis sa création, le Salon Maghrébin du livre a fait le choix stratégique de consacrer les écrivains et penseurs africains. Pour cette édition, ce rendez-vous littéraire rend hommage, entre autres, à une figure emblématique de la littérature camerounaise, Mongo Beti (1932-2001).

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