Pratique illégale de la médecine, un fléau encore persistant

L’exercice illégal de certaines professions, notamment dans le secteur de la santé, est un véritable fléau qui existe depuis très longtemps au Maroc et qui peine à être éradiqué. Du « hajjam », « Sanii asnane », à l’arracheur de dents dans les souks hebdomadaires ou encore aux opticiens illégaux, ces praticiens exercent des actes sans avoir reçu aucune formation médicale ou professionnelle, exposant leurs patients à de graves complications. Pour de nombreuses personnes, ce sont les tarifs appliqués jugés trop chers, qui les obligent à se diriger vers des praticiens illégaux.

Le faible niveau socio-économique d’une grande partie des marocains reste un obstacle de taille à l’accès aux soins de santé. En effet, cette situation entraîne le recours à des praticiens illégaux. À cela se greffe l’absence de couverture médicale et sociale, la mauvaise orientation ou l’absence d’orientation des patients vers un spécialiste dans certains cas, ainsi que les croyances et l’ignorance de certaines personnes qui placent la médecine au second plan, derrière les remèdes traditionnels ou le charlatanisme.

À titre d’illustration, l’exercice illégal de la dentisterie est un sérieux problème de santé publique qui subsiste depuis de nombreuses années au Maroc. Ces derniers pratiquent des actes dentaires sans aucune formation médicale ou professionnelle, entraînant de graves complications pour leurs patients.

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Cependant, les prothèses sont souvent réalisées en collaboration avec d’autres dentistes marocains illégaux « sanii asnane », qui leur fournissent l’équipement et les matériaux nécessaires. « Ils travaillent dans les quartiers populaires et s’adressent à la population à faible revenu. Cette population ne sait malheureusement pas que sa santé est gravement menacée, car elle travaille avec des outils non stérilisés et ne respectant pas les normes minimales en matière d’asepsie (de l’eau de Javel diluée dans de l’eau est utilisée pour la stérilisation). Ainsi, le risque de contamination par des maladies à diffusion hématogène telles que le sida et les hépatites C et B est très grand.

Dans le même sillage, des boutiques d’optique et de lunetterie se multiplient dans plusieurs villes marocaines. Un business lucratif, auquel se livrent depuis plusieurs années de nombreux praticiens illégaux, au détriment de la santé visuelle des Marocains.

Cette pratique est contraire à la loi 45-13, en vigueur depuis 2019, qui indique que pour exercer cette profession, il faut détenir un baccalauréat scientifique et poursuivre une formation spécialisée en optométriste et sanctionnée par un diplôme d’État. Récemment, le Syndicat national des opticiens du Maroc a réagi en lançant ainsi une nouvelle campagne d’information pour mieux lutter à ce phénomène.

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