Pénuries alimentaires et hausse des prix : les difficultés du secteur de la tomate

Au cours des derniers mois, il est constaté que les prix élevés des produits alimentaires ont pris une nouvelle tendance haussière. La raison de ces hausses sont diverses, il y a l’effet climatique dont la sécheresse, les ouragans et le gel ont affecté la récolte. En conséquence, l’offre sur le marché mondial est devenue complexe pour les consommateurs.

 

La culture de la tomate est l’un des piliers de l’agriculture nationale, mais elle a connu un été difficile. Les conditions météorologiques extrêmes, caractérisées par une pénurie d’eau, ont entraîné des pertes de production significatives, ce qui a conduit à une augmentation historique des prix. Cette situation préoccupe également les autorités, car le pays est déjà sous tension économique en raison de la pandémie de Covid-19 et de l’inflation des deux dernières années.

Les agriculteurs marocains font preuve d’une grande résilience. En plus de la pénurie d’eau, la culture de la tomate est menacée par un nouveau virus, ce qui a entraîné une hausse des prix.

Le début de la saison de culture a été marqué par de nombreux problèmes de production, ce qui a entraîné un retard important dans la phase de croissance. En conséquence, la saison a été retardée et les prix sur le marché ont augmenté.

Malgré cette situation, les agriculteurs avaient surmonté ces obstacles en important des semences ou en attendant de meilleures conditions, ainsi, ils ont pu reprendre une production normale après environ un mois de retard. D’ailleurs, les premières récoltes ont été effectuées pouvoir satisfaire la demande du marché.

En subventionnant la production de certains légumes, le gouvernement a contribué de manière décisive à maintenir l’équilibre de la production. En octobre 2022, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a annoncé une mesure jusqu’alors inédite : les semences de tomates, d’oignons et de pommes de terre sont subventionnées à hauteur de 40 à 50 %.

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Pour la saison en cours, un total de 600 000 tonnes d’engrais phosphatés est mis à disposition, tandis que les engrais azotés sont subventionnés à hauteur de 30 à 50 % en fonction du produit. Le nitrate d’ammonium est subventionné à 33 % (prix de vente : 240 dirhams/quintal), l’urée à 46 % (prix de vente : 330 dirhams /quintal) et le sulfate d’ammonium à 21 % (prix de vente : 150 dirhams /quintal).

Début novembre, les prix sur le marché de gros de Casablanca variaient entre 2,50 dirhams /kg et 6 dirhams /kg, ce qui représente une énorme gamme de prix. Les prix de détail se situaient entre 7 dirhams et 20 dirhams /kg. Le niveau de prix moyen le plus élevé a été enregistré en février dernier, lorsque les tomates se vendaient entre 5 et 9 dirhams /kg sur le marché de gros.

La question de l’approvisionnement en eau

Ainsi, la complexité des chaînes de distribution explique la différence entre les prix de producteur et les prix de détail. Les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs ne sont pas seulement conjoncturels, mais sont enracinés dans les bases structurelles du marché des fruits et légumes. Il y a six à sept étapes intermédiaires qui influent sur les prix finaux, selon agriculteurs.

Dans les barrages et les réservoirs (en dehors du nord du Maroc), les réserves atteignent un niveau critique. Pour régler cette situation problématique, les usagers doivent creuser des puits de plus en plus profonds pour atteindre les nappes phréatiques. Dans la région de Souss-Massa, le forage de puits est soumis à des réglementations strictes et nécessite des autorisations. Dans certains cas, des concessions peuvent être accordées, en particulier aux propriétaires de grandes propriétés agricoles qui pratiquent déjà l’agriculture mais n’ont pas de source d’eau.

Le coût élevé de l’eau traitée reste un problème majeur, même lorsque la station de dessalement locale est en activité et offre une alternative aux sources d’eau naturelles. Le tarif de l’eau est de 5,50 dirhams par tonne et les cotisations des membres peuvent aller jusqu’à 5 000 dirhams par hectare, ce qui est inabordable, selon de nombreux agriculteurs.

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