La Coalition Canaria a-t-elle des raisons de s’inquiéter des projets offshores marocains ?

Comme à son habitude, la Coalition Canaria, le parti politique de droite qui gouverne les îles Canaries se serait préoccupée par les projets du Maroc visant à explorer les ressources naturelles de l’océan Atlantique. Cette inquiétude interviendrait, lors d’une question posée au ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

La source de cette préoccupation serait le discours de SM le Roi Mohammed VI, prononcé le 6 novembre à l’occasion du 47e anniversaire de la Marche verte. Dans ce discours, le Souverain a annoncé que le Maroc lancerait des projets d’exploration des ressources offshore. La Coalition Canaria craint que ces projets aient des répercussions sur les îles Canaries, situées à proximité des eaux marocaines. Mais ce qu’ignore la coalition c’est que le Maroc a une vision plus globale d’où l’idée de mettre en place une coalition internationale des pays situés sur la façade de l’atlantique.

De son côté, le gouvernement espagnol n’a pas encore réagi à l’annonce du Roi. Cependant, la Coalition Canaria a pris des mesures pour contrer ces projets dès 2017, en engageant un cabinet d’avocats afin de pousser le Maroc à abandonner ses explorations pétrolières dans l’océan Atlantique.

Lire aussi :Discours de la Marche Verte : Vision Royale pour le Maroc atlantique

SM le Roi Mohammed VI a prononcé un discours dans lequel il souligne l’importance stratégique de la côte atlantique du Maroc en tant que point d’entrée vers l’Afrique et fenêtre d’ouverture sur l’espace américain. Le Roi affirme que si la côte méditerranéenne est un lien entre le Maroc et l’Europe, la côte atlantique joue un rôle clé dans la connectivité avec le continent africain.

Le Souverain exprime son engagement à réhabiliter la zone côtière à l’échelle nationale, y compris la façade atlantique du Sahara marocain, et à structurer cet espace géopolitique au niveau africain. L’objectif primordial est de transformer cette région en un espace de communication humaine, d’intégration économique et de visibilité continentale et internationale.

Le Roi met également en avant la volonté de compléter les grands projets dans les régions du sud, en fournissant des services et des infrastructures liés au développement humain et économique. Ces projets aspirent à faire évoluer la réalité du Sahara marocain, passant d’une dimension économique locale basée sur l’interrelation entre les territoires du sud, à un rôle de locomotive des économies sahélo-sahariennes, en ouvrant davantage cette région sur l’Atlantique.

Les observateurs experts considèrent la vision du Roi Mohammed VI comme une opportunité de développement économique pour le Maroc et les pays de la région sahélo-saharienne. La transformation de la façade atlantique en un hub économique contribuerait à renforcer les liens entre le Maroc et le continent africain, favorisant ainsi une intégration régionale et une visibilité accrue à l’échelle continentale et internationale.

Face à ces préoccupations, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a voulu rassurer. Lors d’une visite d’État au Danemark, il a déclaré que l’Espagne ne s’inquiétait pas des projets marocains de prospection des ressources naturelles de l’océan Atlantique. Il a qualifié le Maroc de « partenaire stratégique » avec lequel l’Espagne entretient plusieurs groupes de travail. Il a également assuré que les décisions prises par le Maroc seront basées sur l’amitié et respecteront les intérêts de l’Espagne et des îles Canaries.

La déclaration d’Albares intervient suite aux critiques émises par un député de la Coalición Canaria, un parti politique conservateur représentant les îles Canaries. Cristina Valido a demandé une réponse du ministre à l’annonce de SM le Roi Mohammed VI concernant le lancement de projets de prospection de ressources offshore par le Maroc.

Valido a mis en garde contre les conséquences pour les îles Canaries si le Maroc se lance dans l’exploration pétrolière dans les eaux voisines. Elle a également dénoncé le silence du gouvernement espagnol sur cette question. Pour autant la réponse de Albares ne semble ne pas lui suffire.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page